Les grands chantiers du bâtiment et des travaux publics (BTP) constituent, ces dernières années, l’une des principales causes des perturbations des communications sur les réseaux mobiles.
Selon les statistiques de l’Agence de régulation des télécommunications (Art), les grands travaux, en l’occurrence ceux du gouvernement, causent à moyenne, par mois, 30 coupures de fibre optique, qui permet l’interconnexion des différents opérateurs.
Le journal EcoMatin dans sa version en ligne de ce 27 mai 2019 révèle que, « En fin d’année 2018, le directeur général de l’Art, Philémon Zo’o Zame, a proposé une solution palliative à cette situation, celle de déployer désormais en aérien cette infrastructure qui s’étend aujourd’hui sur un linéaire de 12 000 kilomètres et qui couvre désormais 90 % des 58 départements du Cameroun ».
Selon notre confrère, la Cameroon Telecommunications (Camtel), l’opérateur public qui détient le monopole sur la fibre optique et qui fournit les services aux leaders des télécommunications que sont Orange, Mtn et Nexttel, n’exclut pas de prendre en compte cette suggestion de l’autorité de régulation dans le cadre de la phase IV du projet Backbone national, mis en œuvre avec l’assistance technique du géant chinois Huawei Technologies, et dont les études sont en cours.
Des sources proches du dossier approché par EcoMatin indiquent que, « pour ce qui est des 12 000 kilomètres déjà enfouis dans le sol, qu’il est presque irréaliste d’envisager de les déterrer ; cela nécessiterait des financements colossaux dont Camtel ne dispose pas. Dans l’urgence, le top management préfère maintenir la pression sur les parties prenantes aux grands chantiers que sont le ministère des Travaux publics (Mintp), l’ingénieur de l’État, le ministère de l’Habitat et du Développement urbain (Minhdu), les sociétés de BTP et les concessionnaires des travaux, afin intègrent le déplacement des réseaux dans l’exécution des travaux portant préjudice à l’entreprise et à Camtel et à ses clients ».
À l’initiative de la direction générale de l’entreprise, des plateformes d’échanges se sont multipliées au cours des derniers mois avec ces acteurs. Mais tel que le souligne le journal, « il n’y a eu aucune avancée dans le sens voulu par Camtel, qui craint fort que tous les efforts consentis en termes d’investissements pour améliorer la qualité de ses services et la connectivité internationale du Cameroun ne continuent d’être anéantis par des coupures récurrentes sur sa fibre optique. Lesquelles lui valent des pertes énormes et des plaintes régulières de la part de ses clients », écrit EcoMatin.