Lebledparle.com, François Gaël Mbala
Le 24 septembre 2019, l’ancien conseiller municipal du SDF à la commune de Douala 5e, et promoteur de la plateforme KAWTAL a été interviewé à la chaine de radio ABK, émettant dans la ville de Douala.
Dans cette interview d’une heure et demie menée par le journaliste Luc Ngatcha, Elimbi Lobe s’est prononcé sur le Grand dialogue national annoncé par le président de la République et le comportement de certains opposants camerounais.
« Ce qui nous fait perdre les élections, c’est la prolifération des candidatures. Tous ces candidats qui étaient aux élections ne se sont pas assis intellectuellement. On voit des gens qui ont échoué l’élection présidentielle, mais qui se suffisent avec leur rang ; qui sont contents d’être sortis deuxième ou troisième. On ne va pas à une élection pour avoir un bon rang, mais on y va pour gagner », explique l’homme politique.
Au sujet du chef de l’État et du dialogue national attendu à partir du 30 septembre, Elimbi Lobe argumente : « Un discours c’est quelque chose qui est ouvert aux opinions. Le discours du président a des particularités qui ne sont pas discutables. Il a renouvelé son attachement à la politique de l’équilibre régionale. Si je suis invité au dialogue, j’y vais et sans condition. Personne ne doit exiger quoi que ce soit pour ce dialogue, personne. Le dialogue est un acte de gouvernement et non une institution. On n’est pas obligé de faire un dialogue. Le chef de l’État n’était pas obligé d’organiser le dialogue, mais il l’a fait. Le dialogue n’est pas inscrit dans les institutions du Cameroun. Je fais partie de l’opposition qui n’a pas demandé le dialogue. Pour moi, ce dialogue n’a pas d’intérêt. Je ne défends pas la politique de Paul Biya, je défends plutôt ses principes. Le dialogue étant un acte politique du président Paul Biya, c’est son gouvernement qui est chargé de l’organiser, n’en déplaise à ceux qui réclament une personnalité indépendante. »
Si certains ont estimé que l’armée ne devrait pas assister au dialogue, l’ancien militant du SDF n’y voit pas d’inconvénients : « Trouvez-vous raisonnable, que monsieur OSIH pense qu’il a le droit de participer à ce dialogue et non le Général MEKA et l’armée camerounaise ? La cause première de la crise anglophone depuis 50 ans, c’est qu’on n’a jamais eu un président anglophone. Si vous voulez que la paix revienne, il faudra que le prochain président soit anglophone. Je ne peux pas soutenir Josua OSIH, je soutiens l’Union ».
Le leader d’opinion n’est pas sorti des studios d’ABK radio sans coller un mot sur le leader du MRC, Maurice Kamto : « J’ai lu beaucoup de livres intéressants, mais le livre L’urgence de la pensée de Maurice Kamto n’est pas une référence pour moi. Ça ne m’édifie en rien. Kamto n’est pas un acteur de la paix au Cameroun. C’est Maurice Kamto qui est allé casser les ambassades, peut-être pas physiquement, mais c’est lui qui a organisé ces casses et il doit payer le prix de ses actes. Je n’ai aucun acharnement envers Maurice Kamto. Je pense qu’il est un mauvais leader politique. Vous n’allez rien changer dans ma tête. J’ai le droit de parler de qui je veux. Monsieur Kamto a organisé des marches, et ces marches se sont terminées par des casses et tout le monde l’a vu ».
