Le nommé Gaïma est tombé dans les mailles de la police judiciaire le mercredi 10 juin dernier. Ce pensionnaire de la prison centrale de Kondengui était le cerveau d’une bande de malfrats qui arnaquait, par téléphone, des candidats aux récents concours de la police.
Depuis sa cellule, Gaïma se faisait passer pour un fonctionnaire du service informatique de la Délégation générale à la Sécurité nationale. Le pot aux roses a été découvert mercredi dernier alors qu’il tentait d’arnaquer une candidate au concours de recrutement des élèves inspecteurs de police.
Après le coup de fil passé à la candidate, cette dernière a immédiatement informé son beau-frère, un policier, pour vérification. «Après avoir apprécié cette dénonciation, ce brave policier a aussitôt mis sur pieds un stratagème et quelques heures plus tard, la complice du suspect, une certaine Zé Zock a été interpellée en flagrant délit, pendant qu’elle accomplissait une commission prescrite par son mentor cloitré dans sa geôle», indique une source sécuritaire.
Elle a immédiatement été transférée à la direction de la police judiciaire pour des enquêtes plus approfondies. Sa mise en exploitation a permis d’en savoir d’avantage sur le mode opératoire de ces malfrats. « Leur stratégie consistait à apeurer certains candidats ayant participé au concours d’entrée à la police et à leur demander de l’argent pour les maintenir sur la short-list des supposés heureux admis choisis d’office, selon eux, par monsieur le Délégué général à la sécurité nationale, Mbarga Nguelé ». La somme demandée, d’après le cerveau du gang servait à remercier ses prétendus collègues du service informatique. Difficile pour l’heure de savoir comment ces hors-la-loi se procuraient les contacts de leurs victimes.
Les invités du palais présidentiel
Comme cette bande qui opérait par téléphone, d’autres individus tapis dans l’ombre multiplient d’astuces pour tenter de spolier les honnêtes citoyens à travers internet. En effet, toujours selon notre source, depuis quelques temps, « des malfrats envoient à des personnalités bien ciblées des pseudos invitations de la présidence de la République afin de leur extorquer de l’argent ».
Dans leur démarche, l’aspect financier n’apparait pas de prime à bord. Mais, dès lors que vous manifestez un intérêt pour cette fausse invitation, ces cybercriminels saisissent cette opportunité et mette en œuvre leur stratagème pour vous escroquer. «Ils vous embrouillent avec des formalités fictives à remplir au préalable, demande votre CV, un numéro de compte ou une contribution financière. Pour mieux vous convaincre, ils utilisent des noms des structures publiques et des responsables connus mais avec des faux contacts téléphoniques où vous devez envoyer de l’argent ».
Une fois les transferts de fonds effectués, ou alors lorsqu’ils s’aperçoivent que vous avez découvert la supercherie, ils changent d’adresse et recherchent d’autres proies faciles. Les responsables de la police judiciaire appellent les uns et les autres à plus de responsabilité et de vigilance dans leur échanges téléphoniques ou par internet avec des inconnus, et à la dénonciation systématique en cas de doute.
©Onana N. Aaron | Cameroon-Info.Net