C’est désormais connue, la révolution technologique apporte avec elle de nombreux changements. La traditionnelle Poste a été complètement chamboulée par la venue de l’Internet et de la Téléphonie mobile, qui à son tour, est aujourd’hui menacée par les VOIP.
Dans ce cycle infernal, il est aussi un secteur financier classique qui se retrouve aujourd’hui considérablement menacé par la technologie : celui du transfert d’argent. Au Cameroun en particulier, les classiques du secteur que sont Express Union et Emi Money, ou encore Express Exchange doivent désormais composer avec la concurrence du mobile money incarné par Orange Money et MTN Mobile Money, qui ne cessent de prendre de l’ampleur.
Jusqu’ici, les entreprises de transfert d’argent réalisaient des chiffres intéressants. D’après Le quotidien de l’Economie, qui cite dans sa livraison du 6 janvier 2017 un responsable à Express Union, les bénéfices de l’entreprise se situeraient actuellement aux alentours de deux milliards de FCFA, avec au minimum 2 millions de transactions mensuelles. «Si on va sur la base d’une commission de 1000 FCFA par envoi d’argent, l’on se situe à deux milliards de FCFA de commissions par mois», affirme la source du journal. Seulement, au vu de la progression enregistrée par les opérateurs et leurs services mobiles money, on est en droit de s’intérroger sur la tenue de ces bons résultats dans la durée.
En effet, en seulement cinq ans d’activités, avec un portefeuille client d’Orange Money se situe à plus de 2,8 millions d’utilisateurs, selon l’opérateur qui revendique également un trafic de 12 milliards de FCFA de monnaie électronique émise. Ceci, alors que son partenaire, la Banque internationale pour le commerce, l’épargne et le crédit (Bicec) tablait sur des prévisions de 2 milliards de CFA de trafic au bout de cinq ans.
La filiale française ne cesse depuis d’étendre son réseau de distribution qui compte désormais 3600 points de ventes. Sur le chapitre des innovations, Orange money a lancé le 6 janvier dernier sa carte de paiement électronique, qui permet d’obtenir des liquidités dans les guichets Visa, et de faire ses courses dans les magasins et enseignes partenaires.
Pareillement, le service MTN Mobile Money revendique un portefeuille client de 2,6 millions d’utilisateurs au Cameroun et propose également des services de paiement des factures de télévision, d’électricité, en plus des transferts d’argent classique. A côté de ce service, des plateformes comme WordRemit ont également le vent en poupe.
Dans un communiqué publié le 20 octobre 2016, WordRemit indiquait que « les Camerounais expatriés peuvent ainsi, directement dans l’application mobile ou sur le site web de WorldRemit, envoyer directement l’argent sur les téléphones portables de leurs proches ou amis vivant au Cameroun, et ce, de manière sécurisée. Fini les trajets fastidieux pour se rendre dans une agence et les longues files d’attente sur place !».
Autant de nouveaux moyens aussi bien innovant que peu coûteux qui permettent aujourd’hui de conclure que si les classiques du transfert d’argent ne se réinventent pas, ils sont condamnés à une mort certaine.