Sur sa page Facebook ce samedi 31 août 2019, Moustik le Karismatik interpelle les dirigeants sur le danger que court le pays à voir grandir des groupes d’enfants de la rue du fait des crises sécuritaires.
L’humoriste camerounais Moustik le Karismatik a visualisé comme quiconque les vidéos circulant sur la toile ce samedi 31 août 2019 après l’inhumation de Dj Arafat au cimetière de Williams Ville en Côte d’Ivoire. Les images qui ne l’ont sans doute laissé indifférent.
En effet, les séquences vidéo montrent des « Chinois » (le nom par lequel Dj Arafat appelait ses nombreux fans, Ndlr), qui ont ouvert le cercueil pour, disaient-ils « se rassuer que c’était le Yorobo qui y était »
Pendant que les uns et les autres se contentent d’en faire des commentaires subjectifs, Moustik, s’en saisit, contextualise et en tire une leçon philosophique digne d’intérêt : « Lorsque le spirit (l’esprit, Ndlr) est élevé les yeux de l’âme voient ce que ceux du corps banalisent », pose-t-il.
Ces paroles hautement philosophiques auraient été inaudibles si son auteur n’avait pas pris la peine de les expliciter.
« Ce que les fans du feu Arafat ont fait réveille des profs de morale. Morale oui mais Morale à qui ? Aux chinois (Noushi ki sont des enfants de la rue) ? Enfants qui pour certains sont le fruit des enfants abandonnés, enfants soldats ou encore orphelins délaissés du conflit ivoiro-ivoirien qui a touché le pays pendant presque 10 ans. Ces gars ne connaissent Rien d’autre que la rue qui a ses lois parmi lesquelles la loi du talion », se justifie Moustik avec satire.
Mais ce qui retient davantage l’attention c’est le rapprochement que fait l’humoriste entre les actes posés par les fans de Dj Arafat en Côte d’Ivoire ce jour à cause d’un certain nombre de contingences qui les y ont conduits, très souvent, sans le vouloir et ce qui adviendrait si les dispositions ne sont pas prises, après cette crise qui secoue le Cameroun il y des années.
Sous ce rapport, il se saisit de l’occasion pour tirer une sonnette d’alarme aux dirigeants du Cameroun concernant le Nord-Ouest et du Sud-ouest.
« Là-bas le jeune c’est la force et l’un des philosophes c’est Thomas. J’ai vécu, je vois nos dirigeants regarder cela mais sans voir. Attention à ceux-là qui crient et on n’entend pas. Attention car nous faisons semblant de ne pas voir mais Bamenda brûle », prévient-il.
A l’entendre parler, ces « enfants de la rue » sont des produits, mieux les séquelles des crises sociopolitiques qu’a connues le pays d’Ange Didier Houon pendant près d’une décennie.
« Combien de nos sœurs se prostituent à cause de l’instabilité dans une zone d’accueil sans repères ? combien d’enfants non voulus naîtront de cela ? combien de nos fils les Ambazo ont-ils enlevés ? Demain quand viendra la paix recherchée par ci et par là que vont devenir les victimes ? », demande l’humoriste à ses dirigeants à qui il rappelle : « voilà la réalité Yoro a appelé ces fans les chinois parce qu’ils étaient nombreux », a-t-il conclu.