L’organisation internationale de défense des droits humains Human Rights Watch (HRW) a accusé jeudi 04 février 2020 l’armée camerounaise d’avoir tué « au moins neuf civils » le 10 janvier dans les zones anglophones en proie à un sanglant conflit séparatiste.
« Une cinquantaine de soldats arrivés à pied (…) ont commencé à tirer sans discernement alors que les gens prenaient la fuite », affirme dans un communiqué HRW, citant de nombreux témoins et des ONG locales. Les soldats « ont tué au moins neuf civils » dont « une femme de 50 ans et une fille de 6 ans », précise l’ONG. Elle accuse en outre les militaires d’avoir « pillé des dizaines de foyers » de Mautu.
Le jour même du drame, plusieurs vidéos et photos avaient été postées sur les réseaux sociaux, dont une montrant une femme et une enfant manifestement tuées par balles et une autre plusieurs hommes gisant au sol. HRW assure avoir « pu faire correspondre les victimes filmées avec les descriptions des victimes dont il a été établi qu’elles avaient été tuées » et conclut que les vidéos « ont bien été tournées dans les heures suivant l’attaque ».
Les ONG internationales et l’ONU dénoncent régulièrement des crimes et exactions commis sur les civils par les deux camps, séparatistes armés et militaires, dans les régions anglophones du Nord-Ouest et du Sud-Ouest.
Les civils sont fréquemment victimes de crimes et d’exactions des deux camps, selon des ONG internationales et l’ONU. Ce conflit a fait plus de 3.000 morts et forcé plus de 700.000 personnes à fuir leur domicile.