L’Institut national de la statistique (INS) du Cameroun a signalé une inflation alarmante de 5,7 % pour le mois de juin 2024, un taux presque deux fois supérieur au seuil de 3 % fixé par la Communauté des États d’Afrique centrale (Cemac). Cette inflation croissante affecte le pouvoir d’achat des citoyens, dans un contexte où le taux de pauvreté connaît également une hausse significative.
Le rapport de l’INS, publié le 16 juillet 2024, indique que Maroua, dans l’Extrême-Nord, et Ngaoundéré, dans l’Adamaoua, sont les plus touchées par cette inflation, avec des taux respectifs de 7,4 % et 7,1 %. La capitale, Yaoundé, se situe à 5,3 %, tandis que Bamenda, dans le Nord-Ouest, enregistre un taux de 3,6 %.
Cette moyenne nationale de 5,7 % est principalement due à l’augmentation des prix des produits locaux tels que les légumes, les fruits, les poissons et les fruits de mer, qui subissent eux-mêmes les répercussions de la hausse des coûts de transport.
L’INS, qui actualise ces données chaque mois, les publie en complément des résultats des enquêtes sur les ménages. Le dernier rapport de l’institut, datant d’avril, révèle qu’environ deux Camerounais sur cinq vivent en dessous du seuil de pauvreté, fixé à 813 francs CFA par jour et par personne. Selon l’INS, cela représente près de 10 millions de personnes vivant dans la pauvreté, pour une population estimée à 27 millions d’habitants en 2022.