L’avocate affirme sur son compte Facebook, s’être rendue deux fois de suite ce 19 juin à la Prison centrale de Kondengui pour rencontrer ses clients incarcérés Mamadou Mota, Sisuku Ayuk Tabe et co-accusés, mais tout accès lui a été prohibé.
Michèle Ndoki s’est heurtée aux difficultés de la justice Camerounais ce vendredi, 19 juin 2020.
«Je sors de la prison principale de Kondengui. Pour la troisième fois consécutive on m’interdit l’accès à mes clients, Sisiku Ayuk Tabe et les 9 autres», écrit la juriste avant de signifier son indignation face à cet état de fait. «Leur affaire passe en appel et hier pour la troisième fois au moins, ils n’ont pas été extraits pour l’audience. L’Etat camerounais veut donc les juger en appel sans leur avoir permis de comparaître et sans leur avoir permis de préparer leur défense. Inacceptable», ajoute-t-elle.
La militante du MRC n’était pourtant pas au bout de ses surprises, une heure plus tard, elle va essuyer un second refus concernant cette fois, une rencontre avec Mamadou Mota.
«Prison centrale de Kondengui à l’instant, même tarif. Je ne peux pas rencontrer Mamadou Mota alors que son affaire revient la semaine prochaine devant la Cour d’appel pour débats», a fait savoir la femme qui s’est révélée au public camerounais durant le contentieux post-électoral d’octobre 2018.
Par la suite, elle va donner d’amples informations au sujet du procès du vice-président du MRC notamment, les incongruités qui l’entoure.
«Ici aussi la Cour d’appel avait ordonné le renvoi à l’audience de session d’hier pour extraction des prévenus. Ici aussi ils n’ont pas été extraits. L’avocat général s’est vanté de cette désobéissance a la loi et à un ordre exprès de la Cour en disant qu’il avait choisi d’extraire un échantillon de 10 prévenus sur 160. Ajoutant que « la Défense » et lui avaient « conclu un deal » en ce sens! Après plus d’une heure de protestations véhémentes, la Cour a renvoyé encore une fois pour extraction des prévenus. Et débats. Qu’on nous demande de préparer sans pouvoir nous entretenir avec nos clients», relate Ndoki.
«Voilà comment au Ministère de la Justice ils préservent et promeuvent les droits de l’homme. Je répète : Inacceptable», conclut l’avocate.