Face à la montée du repli identitaire, le gouvernement camerounais avait décidé de mettre sur pied un cadre réglementaire en vue de combattre ce phénomène. Dans ce sens, un projet de loi y relatif avait été déposé le mercredi 13 novembre 2019 à l’Assemblée nationale pour étude.
Selon le journal Cameroon Tribune en kiosque ce matin du 2 décembre 2019, le projet de loi portant modification de l’article 241 du Code pénal, a été adopté le 29 novembre 2019
« Cet amendement en rapport avec la lutte contre les discours haineux et le tribalisme au Cameroun », précise Cameroon Tribune.
Laurent Esso, le ministre de la Justice qui défendait le texte devant les élus a indiqué que la montée du tribalisme dans l’espace public, surtout au niveau des réseaux sociaux, pourrait compromettre la sécurité, la cohésion sociale et le vivre ensemble : « Nous utilisons des mots qui vont au-delà de notre propre entendement pouvant heurter certains esprits sensibles. Ils constituent des troubles à l’ordre public », a-t-il soutenu.
Ainsi, toute personne reconnue coupable de propos haineux à caractère tribaliste sera désormais punie d’un emprisonnement d’un à deux ans et d’une amende comprise entre 300 000 FCFA et trois millions de FCFA, apprend-on.
Le texte propose des sanctions plus élevées lorsqu’il s’agit des fonctionnaires, les leaders politiques et religieux, les membres d’organisations non gouvernementales (ONG) les hommes de médias. Le journaliste reconnu coupable d’outrage à la tribu par voie de presse pourra ainsi verser une amende allant jusqu’à 20 millions de FCFA.
Notons que la crise sociopolitique et sécuritaire des régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest et l’élection présidentielle du 7 octobre 2018, notamment avec la contestation née au lendemain de ce scrutin, ont vu la résurgence du discours ethnique et le regain du tribalisme au sein de l’opinion publique au Cameroun, pays qui compte plus de 250 ethnies. Les camps opposés ont fait des réseaux sociaux leur champs de bataille. C’est pour mettre un terme à cela que le gouvernement à mis sur pied une loi qui lutte contre.