Des Responsables du Ministère des Enseignements secondaires se disent préoccupés par le désordre observé dans l’enseignement des langues vivantes au Cameroun.
»L’enseignant doit respecter le programme officiel. Il ne doit pas choisir à la place des élèves. » Ces propos sont tenus par des responsables de l’Inspection pédagogique des Langues étrangères, au Ministère des Enseignements secondaires (Minesec). Ils dénoncent l’introduction des Langues vivantes en classe de sixième.
Les établissements d’enseignement confessionnel et privé sont les seuls adeptes de cette pratique. L’Enseignement public n’est pas concerné car respectueux de la norme. C’est en 1951 que des langues vivantes autres que l’Anglais et le Français sont introduites au Cameroun. Les cours d’Espagnol et d’Allemand sont alors dispensés dès la classe de quatrième. En principe l’élève est appelé à choisir l’une ou l’autre des deux langues au sortir de la classe de cinquième. Dès le départ un programme officiel a été arrêté pour la classe de quatrième, et un autre pour la troisième.
Les méthodes d’apprentissage des langues vivantes ont été progressivement améliorées par le Minesec. C’est ainsi que Le Ministre Joseph Owona a rendu public le 5 septembre 2000, un nouveau programme officiel. Un accent particulier y est mis sur le nombre d’heures de cours par matière. Toute tentative de chevauchement de cours et de niveau d’études par les établissements scolaires passe difficilement inaperçue. Impossible donc d’ignorer les méthodes d’enseignement des établissements scolaires hors la loi. Ils sont d’ailleurs de plus en plus nombreux, ceux qui prennent l’habitude de passer outre les dispositions ministérielles. Des écoles de renom à l’exemple du Collège de la Retraite ont été interpellées par le Minesec. L’Espagnol et l’Allemand y ont été enseignés dès la classe de sixième, de nombreuses années durant. En marge de cette interpellation, des enseignants de cet établissement scolaire décrient eux aussi la pratique. Selon Bernard Jajiogue, le système embrouillait les enfants (…). certains ne s’en sortaient pas en classe de quatrième. L’expérience est donc un échec ici. Malgré tout elle est renouvelée dans d’autres écoles d’enseignement confessionnel ou privé.
Pour les Inspecteurs pédagogiques, l’apprentissage des Espagnol et Allemand dès la classe de sixième est inadapté au système éducatif camerounais. Ils ajoutent que ce procédé pose de nombreux problèmes plutôt que d’en résoudre. La fermeture des établissements concernés serait alors la solution. Toutefois le problème est loin d’être résolu. En effet Il n’existe pas encore de texte interdisant formellement l’enseignement de la deuxième langue vivante avant la classe de quatrième. En attendant la pratique continue de faire des émules. Outre l’Allemand et l’Espagnol, les langues chinoise et italienne sont également enseignées dans les mêmes conditions au Cameroun.
© CAMERPOST