Boris Bertolt, journaliste et activiste politique camerounais a plutôt dénoncé les conditions d’arrestation par la gendarmerie, du journaliste Ernest Dieudonné Obama Nana ce jeudi 18 juin 2020.
Vu les souvenirs presqu’amers que garde Boris Bertolt de l’ancien directeur général de Vision 4 Ernest Dieudonné Obama Nana, on se serait attendu à sa sortie coriace et incendiaire pour envenimer la situation dans laquelle se trouve son confrère. Que non !
Depuis l’interpellation de l’ancien présentateur du programme Club d’Élites, hier, l’activiste politique a plutôt un brin de compassion et d’humanisme à l’endroit de celui qui l’a pourtant « insulté sur Vision 4 pendant des heures ».
En effet, sa « position est claire : Les droits de Ernest Obama doivent être respectés », soutient-il dans une publication sur sa page Facebook, des heures après que « l’ex journaliste de Vision 4 » a été arrêté puis conduit au SED.
Ci-dessous l’intégralité de la réaction de cet activiste proche de l’opposition.
Ernest Obama, ancien directeur général de VISION 4 est toujours détenu à Yaoundé au moment où j’écris ces lignes. Un collectif d’avocats se trouve à ses côtés. Devrait – je m’en réjouir ?
Oui. Car personnellement Ernest Obama m’a publiquement insulté sur Vision 4 pendant des heures. Il a même annoncé mon arrestation avec un mandat d’arrêt. Il a appelé au meurtre des anglophones. Il a soutenu la détention voire l’exécution de Maurice Kamto. Il a été l’un des architectes de l’extrémisme tribal. Il a soutenu la détention de plusieurs journalistes au Cameroun dont j’ai toujours défendu la liberté.
À cet effet j’ai certainement et vous aussi, nous avons tous les droits d’exiger qu’il subisse le prix de la violence du système.
Cependant ce qui est en jeu, ce n’est pas l’arrestation d’Obama mais le respect des droits de l’homme et la démocratie. Dans beaucoup de cas il a soutenu ces violations cependant notre devoir en tant que citoyen, républicain et démocrate est de défendre les principes de la liberté et des droits de l’homme malheureusement quelles que soient les situations.
On n’arrête pas un journaliste et le menotte comme un vulgaire bandit pour des faits perpétrés à son lieu de travail. On emprisonne pas un citoyen alors que la plainte pour laquelle il est aux arrêts n’est pas encore arrivé à son lieu de détention. On ne tabasse pas un homme menotté qui ne résiste pas à son arrestation. Le mouvement black lives matter nous enseigne justement le devoir des forces de sécurité de respecter les droits de l’homme.
Dès lors il ne s’agit pas d’aimer Obama ou de le défendre. Mais c’est d’exiger que dans ce pays tous les citoyens soient traités de manière juste égalitaire et dans le respect des lois de la République et des droits.
Vous n’interdirez jamais les gens de vous détester mais vous pouvez leur montrer le chemin de la justice, de l’égalité et de l’amour. C’est pourquoi Maurice Kamto de son retour de sa tournée dans la diaspora affirmait : “ vous ne pouvez pas m’empêcher de vous aimer. Car je vous aime”. L’amour triomphe toujours du mal.
BORIS BERTOLT