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Cameroun : L’exilé politique Pierre Mila Assouté répond à l’Appel de Maurice Kamto à la diaspora

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Maurice Kamto le week-end dernier a lancé son « appel aux membres de la société civile, aux intellectuels et universitaires » et dans sa lettre à la diaspora camerounaise pour lutter pour la libération du peuple camerounais.


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Pierre Mila Assouté – capture photo

Dans une publication sur Facebook, le Pr Pierre Mila Assouté, mentor politique de Cabral Libii ne répond pas favorablement à l’appel de Maurice Kamto.

Lebledparle.com vous propose l’intégralité de la tribune.

<<L’Appel>> du Pr. Kamto Maurice, Président du MRC à la Diaspora, invitant de se mobiliser pour la rue.

J’ai lu <<l’Appel >> susvisé adressé à la diaspora. Il demande à nous tenir prêts, donc à soulever le peuple contre le pouvoir établi si j’ai bien compris, <<pour faire partir M. Paul BIYA du pouvoir et le mettre lui l’appelant.a sa place>>. Il s’agit ni plus ni moins d’insurrection avec ses conséquences.

  1. M. Kamto poursuit donc toujours son aventure post-électorale de la présidentielle de 2018 qu’il n’a pas gagnée.

Etant de la diaspora je réponds à son appel avec courtoisie et rigueur politique.

Je vais être le plus clair possible.

Lorsque je quittais mon pays, pour l’exil il y a 17 ans, M. Maurice Kamto, devenait ministre camerounais, nommé par le Président de la République, SE Paul BIYA. Sa femme jouit toujours du décret du même chef de l’Etat.

Il est resté ministre 7 ans au gouvernement.

Maintenant son Appel nous parle de deux choses auxquelles je réponds.

1. la crise dite anglophone.

Il perd le sommeil dit-il, comme  le Sous-Secrétaire Américain, TYBOR NAGGY le perd sur le Cameroun, après le Soudan affirme-t-il aussi.

2. Le code électoral consensuel

Pr Kamto veut un code consensuel avant tout scrutin au Cameroun. Nous le Rdmc demandions des améliorations de ce code lorsqu’il était Ministre. Il était muet sur ce sujet. Il n y a pas besoin d’insurrection pour modifier un code électoral qui lui aurait donc pourtant permis de gagner la victoire qu’ il revendique.

A. Sur la crise anglophone.

M. Kamto Maurice prétend que le Grand Dialogue National était sans intérêt vu que la guerre continue au Noso. Il veut un autre dialogue plus inclusif. Il aurait donc t les clés de la participation des insurgés à un 2e dialogue qu’il demande lui, a la place des barbares coupeurs de têtes de femmes et d’hommes à la machette.

Je suppose que le nouveau dialogue, que Maurice KAMTO demande, serait convoqué par le Président de la République du Cameroun, SE Paul BIYA, le même qu’il demande de nous lever et de chasser.

Pour que son Appel soit recevable, il devrait clarifier, si le Président Paul Biya, qui est visé dans sa lettre, est à Etoudi et s’il est diffèrent ou le même que celui qu’il nous a annoncé il y’a peu la mort et le fauteuil vacant.

Il s’agit ici des observations sérieuses sur la forme. << L’Appel>> de Monsieur Kamto, signé Président élu, s’il est bien l’auteur de cette lettre nous manque de respect à chacun et manque de respect  aux Camerounais ensemble. Se respecte-t-il lui-même ?

Sur le fond, Mr. Kamto Maurice a appelé avec certains de ses partisans, plusieurs fois, la Communauté Internationale à intervenir au Cameroun dans ces régions. Ces appels le disqualifient de toute prétention à vouloir diriger un Cameroun, Etat souverain.

Plusieurs fois, il a pris à partie vertement l’armée nationale de défense du Cameroun. Ces positions le disqualifie à devenir chef des armées de notre pays

Nous faisons face en régions Grasfield land  au nord-ouest et Sawa Land au Sud-ouest à des groupuscules de barbares,  assassins sans foi ni loi, comme ailleurs dans  d’autres régions à l’Extrême Nord.

Nous voyons tous comment ces bandits déshumanisés, armés par on ne sait qui, décapitent en mondovision, hommes et femmes, ensevelissent vivants les humains, pour un dessein dit seditionniste indépendantiste.

Tout cela à lieu sous le regard du monde et sous le silence odieux ou justificatif de certains politiques et medias de la honte devant ces horreurs.

Pour approfondir :   Siméon Roland Ekodo Mveng : « Un cyber-militant devrait distinguer le régime politique qu’il combat à la République »

Sur ce premier sujet.

Les auteurs de ce chaos et des décapitations toujours en cours sont pour certains en prison au Cameroun. Ils doivent y rester.

D’autres sont encore en cavale en occident ou ailleurs pour les moins connus. Ils doivent répondre  des atrocités ordonnées devant la loi.

 S’ils veulent réclamer un cessez-le-feu et un autre dialogue de paix, qu’ils publient leur déclaration.

Monsieur Kamto Maurice, à moins d’être devenu  le porte-parole des grands criminels barbares, ferait mieux de se taire. Il n’est pas qualifié pour poser des exigences anglophones en brandissant une autre insurrection en phase avec celle de la sécession.

Nous considérons qu’Il parle pour des adultes politiques qui ont pris des armes et détruisent ceux mêmes qu’ils disent libérer ou soit qu’il instrumentalise à ses fins égoïstes, la cause des assassins  majeurs et  barbares.

Personne ne se tiendra donc  prêt pour cet appel, sauf pour empêcher l’instauration d’une autre barbarie et refuser le chaos qui en surviendrait.

Le Grand Dialogue National n’a été qu’une œuvre humaine perfectible.

 Ce dialogue a eu raison de se tenir. Ses conclusions sont bonnes pour notre nation.

– Il faut accélérer le statut spécial et la décentralisation. Les régionales en sont un versant essentiel avant tout transfert des compétences.

– La reconstruction et le retour des réfugiés et déplacés

– La démobilisation et réinsertion des insurgés.

– Les  dédommagements éventuels…

Ceux justifient les décapitations actuelles doivent être stoppés net.

Mais in limini litis, pour utiliser le langage des avocats, tous ceux qui condamnent l’armée et invitent à s’aplatir sont dangereux et inaptes à toute fonction d’homme d’Etat.

Ceux des donneurs d’ordres rattrapés et appréhendés au Nigeria entrain de planifier les mêmes horreurs doivent rester en prison.

 Evan Colona en Corse en France est en prison. Il avait fait tuer un préfet pour sédition de la Corse. Carles Puigmont en Espagne (Catalogne) est en prison pour sécession. Il n’avait pris aucune arme.

L’armée nationale doit mettre de l’ordre dans ces régions avec fermeté. L’urgence aujourd’hui plus que hier, est celle-là: nettoyer la zone de toute la vermine terroriste déshumanisée barbare qui coupe les têtes des femmes et des hommes.

Les seules pensionnaires à gracier, pour accorder une chance aux jeunes embarqués contre leur gré, parce qu’ils en font la demande eux-mêmes pour aller parler à leur jeunesse et pacifier cette zone sont: Ngalim Felix et Mancho Bibixy et leurs coreligiinnaires jeunes. Ils veulent la paix, veulent le développement, demandent la reprise de l’école, celle du travail et les revendiquent de leurs propres  bouches.

 Par conséquent je demande aux Camerounais en général, du nord au sud de l’Est à l’Ouest, mais aussi en particulier aux Rois (Janeas, King, Nfon) et aux populations Mbo Ngoh Ni Nsongo, Sawa, de mon aire anthropologique naturelle, de rejeter  catégoriquement toute tentative de l’Appel au désordre dans cette aire et de se tenir éloignés des initiatives insurrectionnelles de Maurice KAMTO.

Je demanderais aussi aux Bamiléké de la région de l’Ouest, où je relève, et où je veux la paix, mais surtout je le dis à leurs Majestés les Rois de l’Ouest Grasfield, mes homologues et mes amis, de ne pas se laisser eux- mêmes tenter par l’aventure ni laisser nos peuples se faire embarquer de nouveau dans des drames du maquis en 1955 pour obéir à des fantasmes d’individus.

Beaucoup de palais avaient été incendiés par les libérateurs – bourreaux. Les régions anglophones le revivent…

N’ouvrons pas une seconde cette boîte de pandore.

Pour approfondir :   Point de vue : La presse camerounaise abandonne Choupo Moting ?

C’est vrai en ce qui me concerne, je suis en exil depuis 17 ans. J’ai surement mes propres peines. Mais j’ai fait le choix que le Cameroun doit rester en paix au-dessus de moi et de tout et je serai dans l’union sacrée contre ses ennemis déclarés derrière M. Paul BIYA, président de la république

Les populations du Nord-ouest et du Sud-ouest, acculées par les barbaries de leurs propres fils trouvent refuges sur d’autres territoires paisibles. Lorsqu’ il serait la fameuse <<heure>> les autres iraient ou s’abriter ?

Les déclarations de M. Kamto Maurice, sont  irréfléchies et irresponsables.

A  l’aune de 2025 qui est le terme du mandat présidentiel, rien n’est urgent. Ses pulsions sont guidées à tort par des réflexes pourvoiries insensées et infondées après la dernière présidentielle.

L’Ouest a les Niat Njifenji, Jean Nkuete et de nombreux Ministres, Députés, Sénateurs dans la hiérarchie étatique. S’ils ne sont pas assez représentatifs, il faut demander à les changer mais surtout pas de guerre.

Le 26 janvier 2019 dans ce même type d’appel des gens sont encore en prison.

La diaspora vivrait la guerre de loin et plusieurs ne reviendraient même plus voir les ruines.

Sur le Code électoral consensuel.

Toutes les lois peuvent être toilettées. Surtout celles qui font l’objet des dissensions post-électorales. Mais aucune loi ne sera parfaite.

Le<<consensus >> ne rime pss avec l’insurrection. Les Camerounais ne sont pas des girouettes.

Quoi qu’il en soit et quel que soit l’urgence du toilettage du code électoral, les élections régionales annoncées seront gagnées par le RDPC qui dispose de plus de 320 communes sur 360 que compte le pays. Même si le code électoral était donc révisé ce matin, le MRC sans député ni conseiller municipal, ne prendrait pas part aux régionales.

Il n’y’a donc pas lieu à brandir la rue pour obtenir une modification sans objet pour son parti avant la tenue des élections régionales.

Les partis politiques de l’opposition sur cette question essentiellement et exclusivement, peuvent former un cadre de travail pour l’élaboration d’un projet commun des dispositions nouvelles du code électoral souhaitées.  L’État les examinerait.

Ce débat républicain peut avoir un sens pour le RDMC.

Pour cela il n’y’a pas lieu de proposer l’insurrection à une partie du peuple qui devra voter le moment venu.

Ce sont les Camerounais qui seront dans les organes de gouvernance électorale d’un code toiletté.

L’opposition aujourd’hui, quel que fût la qualité du code électoral, n’occupe structurellement le Cameroun pour prétendre gagner une élection.

En 2025, si l’opposition reste égoïste, tribaliste, nihiliste, menteuse, elle n’aura pas les faveurs des Camerounais

Le Cameroun n’est pas à comparer au Mali, au Burkina Faso et autres. Le Cameroun a le peuple du Cameroun, sur le territoire du Cameroun. Ceux qui envient les pays comme le Mali, le Burkina… peuvent y formuler des demandes de nationalité.

Rendez-vous donc en 2025 pour le scrutin suivant.

Camerounais tournez le dos à ces appels sans cause. Ne vous précipitez pas en prison pour insurrection en 2020. En 2025 il y aura élection.

Notre défi d’intellectuels et hommes politiques au Cameroun du moment est de prouver au monde la différence du label Camerounais.il faut réussir à  passer sans casse d’un régime politique à un autre et sans froisser notre chef de l’Etat, en l’occurrence S E M. Paul BIYA, Président du Cameroun. Il tient le sceptre et doit conduire le pays vers un atterrissage en douceur. Il n’y’aura jamais d’œuvre humaine parfaite.

Pr. Pierre Mila Assouté


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