Lebledparle.com, Romain NONO
La Coordonnatrice résidente et Coordonnatrice humanitaire des Nations Unies pour le Cameroun, Mme Allegra Baiocchi, et la Directrice de la protection civile du Cameroun, Mme Yap Mariatou, ont alerté ce 24 janvier 2019 à Genève, les représentants des principaux pays donateurs sur les développements inquiétants et l’augmentation drastique des besoins humanitaires dans le pays.
« Des centaines de milliers de personnes sur le territoire camerounais ont besoin d’aide d’urgence et de protection, » a souligné Mme Baiocchi, présentant le Plan de réponse humanitaire conjoint 2019 des Nations Unies et de ses partenaires, en coordination avec le Gouvernement.
« Les attaques contre les civils ont augmenté et un grand nombre de personnes touchées par le conflit survivent dans des conditions difficiles, sans assistance humanitaire, en raison du sous-financement considérable de la réponse humanitaire. Aujourd’hui, le Cameroun ne peut plus être une crise oubliée ; il doit, plus que jamais, être notre priorité. »
Enregistrant des besoins accrus de 31% en un an, les Nations Unies estiment qu’environ 4,3 millions de personnes – soit une personne sur six, en majorité des femmes et des enfants – ont besoin d’assistance en urgence. Le Plan de réponse humanitaire conjoint pour 2019 nécessite $299 millions de dollars pour venir en aide à 2,3 millions de personnes vulnérables, soit plus de la moitié des personnes dans le besoin. L’année dernière, un plan d’intervention de $320 millions de dollars pour le Cameroun n’avait été financé qu’à 40%.
Ceci est dû à l’aggravation du conflit dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest et les attaques armées persistantes dans la région de l’Extrême-Nord, ainsi que de nouveaux réfugiés en provenance de la République centrafricaine, qui ont augmenté le nombre de personnes vulnérables.
Les violences en zone anglophone ont poussé 437 000 personnes à fuir vers d’autres parties du pays, obligé plus de 32 000 autres à se réfugier au Nigeria voisin. Par ailleurs, suite à la détérioration de la situation dans le nord-est du Nigeria, plus de 10 000 nouveaux réfugiés sont arrivés au Cameroun en 2018, portant à 100 000 le nombre total de réfugiés nigérians.
« Le gouvernement du Cameroun est responsable de la protection et du bien-être de sa population et est au premier plan de la réponse avec ses partenaires nationaux et internationaux », a ajouté Mme Yap Mariatou. « Nous reconnaissons l’ampleur des différentes crises auxquelles nous sommes confrontés et nous encourageons tous les acteurs à travailler en partenariat étroit afin de répondre aux besoins des Camerounais et des populations que nous hébergeons. » « Les besoins humanitaires vont probablement augmenter dans les années à venir. Ceci est particulièrement préoccupant car les budgets de la réponse humanitaire ont rarement été financés de manière adéquate ces dernières années », a expliqué Mme Baiocchi. « Le sous-financement signifie que nous ne pouvons pas faire tout ce qui est en notre pouvoir pour améliorer la vie des personnes les plus vulnérables au Cameroun, que ce soit la petite fille déscolarisée à cause de la violence, la mère déplacée qui lutte pour nourrir ses enfants, ou le père qui a perdu sa famille entière. »
Ci-dessous, le rapport du Bureau de la Coordination des affaires humanitaires de l’ONU au Cameroun :
