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Cameroun : La cour suprême met garde les Camerounais à propos de la justice populaire

Cour Supreme

Daniel Mekobe Sonele Premier président de la Cour Suprême du Cameroun, a rappelé mercredi 22 février l’incompatibilité de la justice populaire avec les exigences d’un Etat de droit.


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Photo de famille après l’audience solennelle de la rentrée de la Cour suprême – DR

À l’occasion de la rentrée solennelle de la haute juridiction hier, le Premier président de la haute juridiction actuellement au Cameroun a axé son discours sur le thème « La résurgence de la justice privée et l’Etat de droit au Cameroun », Daniel Mekobe Sone a tenu à dénoncer une habitude qui se substitue à la justice étatique.

Pour plusieurs camerounais, cette mise en garde des autorités judicaires arrive tard, mais il le fallait. « Je pense qu’il est bien de faire une mise en garde, compte tenu de l’ampleur de la situation, il était vraiment temps que la justice enfin cesse de fermer sur cette pratique. Son silence semblait complice et coupable. On aurait pensé qu’elle se satisfait des pratiques de la justice populaire », déclare Charly Raoul Tchagnang, enseignant. Dans le sillage, Stéphanie Laclong, étudiante trouve intéressant le fait que la justice l’inadéquation de cette pratique populaire dans un Etat de droit, « dans un Etat de droit, la justice populaire ne devrait pas exister, parce que inappropriée. Le citoyen ne devrait pas se substituer à la justice».

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Les citoyens ayant reconnu, le bien fondé pour la justice camerounaise de se pencher sur la justice populaire, reconnaissent quand même la défaillance de cette justice qui est à l’origine de ce problème. « Toutefois, la recrudescence de ce phénomène social est du au fait que les gens ne font plus confiance à la justice. Les exemples des personnes arrêtées, condamnées et libérées sans avoir purgé la totalité de leur peins sont légions. C’est la corruption dans ce secteur qui est la raison principale. Les personnes nanties, écrasent les plus faibles avec leur argent », rebondit Charly Raoul Tchagnang.

« C’est la défaillance d’un système/d’un Etat à pouvoir résoudre les problèmes. C’est ainsi que la justice, ce principe moral est pratiquée par soi-même : vindicte populaire. Regardez cette image où le bailleur séquestre son locataire et celui-ci change de temps en temps de bailleur », pense Christophe Cyrille Foe, Archiviste. « Où sommes-nous ? Doit-on créer une justice pour pauvres et une autre pour riches ? », S’interroge Foe. « C’est la jungle », répond-t-il.

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« Si, avec violence, on vous vole un bien précieux, vous devez, sans état d’âme arraché à l’autre ce qu’il a de plus cher »,Danielle Flore, médecin rappelle cette citation pour essayer de justifier la justice citoyenne, face à une justice corrompue, dépourvue de confiance, devenue injuste entre temps. « Les autorités judiciaires ne doivent pas seulement dénoncer cette pratique, ce qui est déjà une bonne chose, mais elle doit se ressaisie et essayer de juguler l’ampleur de ce phénomène en devenant une justice juste, équitable et surtout rétablir la confiance du citoyen », ajoute-t-elle.


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