La terre de Yorro s’est refermée sur le Philosophe Fabien Eboussi Boulaga ce samedi 26 octobre 2018. L’universitaire n’a pas d’hommage académique même s’il n’était plus enseignant à l’université de Yaoundé 1 qu’il a quitté au début des années 90.
Pour taire la polémique sur ce sujet, la famille du défunt philosophe se satisfait plutôt de cette absence d’hommage académique qui aurait été plutôt un déshonneur à son endroit si les autorités de l’université avaient songé à le faire. « La quête de l’affirmation et de la vérité revêtait chez lui un caractère quasiment absolu ; en la matière, il ne se souciait guère de plaire, d’être politiquement ou académiquement correct… C’est pourquoi il me semble que l’absence d’hommage académique à l’égard d’Eboussi Boulaga, loin de le déshonorer, constitue paradoxalement le plus bel et plus authentique hommage que le monde académique (camerounais) pouvait lui rendre. En s’abstenant de lui accorder un hommage académique, ses pairs ont reconnu qu’il n’avait jamais vraiment appartenu à leur monde, bien qu’il l’ait fréquenté une bonne partie de sa vie. C’est que sa recherche inconditionnée de vérité, entre autres, le situait comme ailleurs, au-dessus du monde académique, dans celui des idées de la pensée libre, qui n’a d’autre limite qu’elle-même et qui en aucun cas ne retient la vérité captive d’ambitions personnelles ou de quelque déontologie ou discipline académique. C’était un grand penseur avec tout ce que regorge le terme dignité, de grandeur et de splendeur », indique Emmanuel Babisagana dans son oraison funèbre au Prof Eboussi Boulaga.
Pour ce que le Philosophe a été pour l’Afrique, d’aucun pense qu’il aurait mérité des obsèques officiels, si le Cameroun savait rendre à ses fils qui ont porté haut son flambeau. « Si ce pays n’avait pas écarté la norme et normalisé l’écart, F.Eboussi Boulaga aurait eu droit à des obsèques officielles ou nationales. Sous les cieux hexagonaux, il aurait été pantheonisé. Car sa contribution à la vie intellectuelle du et l’Afrique est incommensurable », écrit Christian Djoko sur son compte twitter ce lundi 29 octobre 2018.