Lebledparle.com, Marchelo TIENTCHEU
C’est le site qui a pendant très longtemps servi de lieu de résidence et de travail à la dynastie des rois Bell, une ethnie de la région du littoral au Cameroun.
S’il y a un lieu qui résume au mieux la vie ou l’histoire du canton Bell au Cameroun, c’est bel et bien la pagode, cette énorme bâtisse construite il y a plus d’un siècle par un architecte allemand. Située à Douala au quartier Bonanjo, elle a été construite pour servir de refuge aux différents rois qui se sont succédés au sein de cette dynastie. C’est l’écrivain français, Louis-Ferdinand Céline qui eut l’ingénieuse idée au cours d’un de ses voyages à l’intérieur du pays, de baptiser cet immeuble: “Pagode”, une façon à lui de reconnaître sa beauté et son attrait touristique.
La pagode s’impose aujourd’hui comme l’un des joyaux architecturaux de la ville de Douala et du Cameroun tout entier. Son architecture particulière marquée par une succession de toitures, fait d’elle un monument original. Cette batisse abrite en son sommet une espèce de balcon qui, selon les riverains, servait d’estrade pour le chef lorsqu’il convoquait une réunion ou voulait s’adresser au peuple.
C’est en 1905 que le 11ème souverain de la dynastie Bell (l’un des 4 grands cantons du wouri après ceux de Deido, Akwa et Bonaberi), sa majesté Auguste Ndoumbè Manga décide de construire un lieu qui servirait de siège pour l’institution royale dont il présidait les destinées. Il lança les travaux à la fin de l’année 1904 et c’est en 1905 que les travaux s’achèveront.
Sa majesté Auguste Ndoumbè Manga est le 11ème souverain de la dynastie Bell. Il est également le père de Rudolf Douala Manga Bell, l’un des résistants camerounais à la colonisation allemande, et qui est aujourd’hui considéré comme un héros national.
Entre les hautes montagnes de l’Ouest et les plages de sable blanc de Kribi et de Limbé, la Pagode est également un site qui attire la curiosité de nombreux voyageurs en transit dans la ville de Douala. Elle est toujours située à Bonanjo, mais elle a changé d’utilisation – désormais, la Pagode est un bar-restaurant.
© Simon MBELEK
