L’Assemblée Nationale a ratifié hier, mardi 09 juillet, un projet de loi gouvernemental prolongeant d’un an les mandats des députés et des conseillers municipaux. La session plénière, dirigée par le Président de l’Assemblée nationale, Cavaye Yeguie Djibril, a vu la défense du texte par le Ministre Délégué à la Présidence chargé des Relations avec les Assemblées, Wakata Bolvine.
La législation adoptée reporte la fin des mandats actuels du 10 mars 2025 au 30 mars 2026, repoussant de fait les élections législatives et municipales initialement prévues pour février de l’année suivante.
La prorogation : « Une stratégie d’exclusion »
Cette manœuvre est perçue par les partis d’opposition, en particulier le Mouvement pour la Renaissance du Cameroun (MRC), comme une stratégie délibérée pour limiter leur influence lors de la présidentielle d’octobre 2025.
Le gouvernement a présenté ce projet de loi après avoir évoqué, lors d’un conseil des ministres, des contraintes budgétaires empêchant la tenue de quatre scrutins en une année, à savoir les élections municipales, régionales, législatives et présidentielles.
Si les élections s’étaient tenues comme prévu en février 2025, cela aurait offert aux partis d’opposition, actuellement sans représentation parlementaire, une chance de gagner des sièges et de renforcer leur position en vue de la présidentielle.
L’opposition s’oppose à la prorogation
Malgré l’opposition ferme de figures telles que Joshua Osih, Jean Michel Nintcheu et Nourane Foster, l’adoption du projet de loi semblait inéluctable compte tenu de la majorité dominante du Rassemblement Démocratique du Peuple Camerounais (RDPC), qui détient 152 des 180 sièges parlementaires.
Les leaders de l’opposition ont dénoncé cette décision, l’interprétant comme une manœuvre pour perpétuer le statu quo politique et restreindre l’ascension des forces d’opposition naissantes.