La loi de finances 2023 a prévu une enveloppe de 350 milliards de FCFA pour la subvention de la consommation des carburants (super, du gasoil et du pétrole lampant) au coursde l’année 2023. Ceci représente la moitié des près de 700 milliards de FCFA consacrés à cette dépense en 2022.
«Les subventions vont se poursuivre. Avec des enveloppes moins importantes ou plus, l’avenir nous le dira» a confié le Directeur général du Budget Cyrille Edou Alo’o, dans une interview accordée à Cameroon business Today.
Concrètement, les près de 775 milliards de FCFA injectés en 2022 par le Cameroun dans la subvention des produits pétroliers, gaz domestique compris, est le triple du coût estimé (250 milliards de FCFA) de la reconstruction de l’unique raffinerie du pays (Sonara).
Il faut dire que cette forte subvention est contestée par le Fonds monétaire international. Selon un communiqué de l’institution publié à la suite des consultations avec les autorités camerounaises conduites dans le pays, du 15 au 29 juin 2022, une suppression progressive desdites subventions contribuerait à un renforcement substantiel du mécanisme de transfert de fonds destinés à l’investissement public.
Selon le FMI, l’impact de la hausse actuelle des prix internationaux du pétrole sur le budget du Cameroun reste mitigé, car l’augmentation des recettes pétrolières est plus que compensée par une hausse substantielle des subventions aux carburants à la pompe estimées à 2,9% du produit intérieur brut (PIB), contre 0,5% en 2021.
« L’augmentation du coût des subventions est donc compensée par la réduction d’autres dépenses, notamment celles consacrées aux projets d’investissement », a constaté le FMI, qui tablait par ailleurs sur des perspectives économiques positives en 2022 dans lesquelles l’économie camerounaise devrait croître de 3,8% avec une inflation moyenne à 4,6% et un déficit de la balance courante de 2,1% du PIB.
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