A l’approche de la célébration de la Journée internationale de la Femme le 08 mars, la Blogueuse Louise Blanche Ngo Masso, appelle la conscience de la Femme Camerounaise sur les différentes crises que traverse le pays où, selon elle, cette journée est utilisée pour chanter des louanges à la première dame Chantal Biya, qui reste pourtant indifférente face aux difficultés de le genre féminine.
« Pendant que partout dans le monde les femmes se lèvent, dénoncent et réagissent contre toutes formes de violences qu’elles subissent, chez nous au Cameroun le 8 mars est le jour par excellence des louanges à la gloire de la première dame, elle qui est dotée d’un silence abyssal face aux profondes difficultés des femmes de son pays. », écrit d’entrée la militante politique.
Ci-dessous, la chronique :
Le film du 8 mars au Cameroun
C’EST MARILYN MONROE QUI L’EMPORTE SUR ROSA PARKS
Alors que dans d’autres pays le 8mars est l’occasion donnée aux femmes de célébrer leurs victoires, chez nous au Cameroun durant cette journée, on célèbre la femme la mieux vetuue, on prime le vêtement le mieux cousu.
Pendant que partout dans le monde les femmes se lèvent, dénoncent et réagissent contre toutes formes de violences qu’elles subissent, chez nous au Cameroun le 8 mars est le jour par excellence des louanges à la gloire de la première dame, elle qui est dotée d’un silence abyssal face aux profondes difficultés des femmes de son pays.
Pendant que sous d’autres cieux les femmes se mobiliseront pour faire oeuvre utile en direction de l’humanité, chez nous, les femmes se contenteront des agapes et du pagne, ignorant même le thème de cette édition.
?? En 2012, les femmes congolaises ont boycotté les festivités relatives à cette journée, pour protester contre la fraude electorale du 28 novembre 2011.
?? L’ ‘année dernière, pour manifester leur mécontentement, des femmes tchadiennes ont initié le boycott du pagne du 8 mars pour, disaient-elles, éviter de faire les dépenses futiles pendant les moments de crise que traversait le pays.
?? En Espagne l’année derrière, les femmes ont organisé une grève dans tout le pays pour obliger le gouvernement à prendre en compte les revendications d’egalité des droits de salaire.
?? Cette année en Belgique, le CADTM a lancé un appel à la grève féministe le 8 mars, pour dire « ASSEZ! » à certaines conditions de vie, notamment la precarité économique, l’inegalite des salaires, les violences médicales…
Bref… Chez les autres les femmes ne restent pas silencieuses face aux préjudices qu’elles subissent, mais chez nous, les femmes restent convainues que ce jour se résume à manger boire et faire le concours du plus beau modèle de couture.
Au Cameroun, Boko Haram terrorise la femme et la jeune fille depuis des années dans les régions septentrionales sans que cela n’arrête les fêtes du 8 mars.
Dans les régions du NOSO, la femme qui a survécue vit dans la peur, meurtrie dans sa chair victime de violence quotidienne.
Les familles sont disloquées et nombre de femmes vivent dans la foret fuyant la guerre. Mais on n’a jamais entendu une seule parole de réconfort à eux adressée par Mme le ministre de la promotion de la femme et de la famille. Et vous la verrez à la tribune presidentielle ce 8 mars aux cotés de la première dame, pour après disparaître de la circulation et ne revenir que le prochain 8 mars.
On dit qu’il ne faut pas avoir honte de copier le bon exemple. En guise de solidarité aux femmes et filles de l’Extrême-Nord, du Nord, du Nord-Oues, du Sud-Ouest, nous autres femmes camerounaises, ne pourrions-nous pas, à l’exemple des femmes tchadiennes l’année dernière, éviter des dépenses futiles pour faire oeuvre utile?
Binkù la Nerveuse ( Si les femmes s’arrêtent, le monde s’arrête)