Le préfet du département des Hauts- plateaux reproche au chef supérieur du groupement Bamendjou, sa Majesté Jean Rameau Philippe Sokoudjou d’avoir organisé une concertation politique non déclarée dans l’enceinte de sa chefferie en date du Samedi 18 juillet 2020 ceci en violation flagrante de la loi du 19 décembre 1990. Pour l’autorité préfectorale, la déclaration préalable de toute manifestation ou réunion politique est une exigence légale. D’après l’autorité administrative, le Roi des Bamendjou a organisé cette réunion politique, au mépris des dispositions pertinentes de l’article 20 du décret 77/ 245 du 15 juillet 1977 portant organisation des chefferies traditionnelles, mettant en péril l’ordre public et la légalité.
Selon le préfet des hauts- plateaux, l’attitude du chef supérieur de Bamendjou dont il qualifie de rébellion est intolérable et par ricochet incompatible avec les fonctions d’auxiliaire d’administration dont fait partie sa Majesté Sokoudjou. En mettant en garde de façon ferme, le chef supérieur de Bamendjou, le préfet lui rappelle qu’en cas de récidive, il prendra toutes les responsabilités conformément à l’article 29 du décret précité.
Le Cadre Citoyen de Concertation (C3) a publié un communiqué de presse, le 25 juillet 2020 pour donner sa position par rapport à cette sortie de Yampen Ousmanou.
COMMUNIQUÉ DE PRESSE
Dans une lettre datée du 24 juillet 2020, l’officier de division principal de la division Hauts-Plateaux envoie un ′′ avertissement ′′ à Sa Majesté Jean Rameau Sokoudjou qu’il ′′ accuse ′′ d’avoir organisé et présidé en (sa) chefferie une concertation politique non déclarée, samedi 18 juillet 2020 « . L ‘ ODD déclare en outre que le chef Sokoudjou ′′ met en danger l’ordre public et la légalité ′′ et que son attitude n’est rien de moins qu’une ′′ rébellion « . Il met fin à sa lettre avec une menace légèrement voilée : ′′ En cas de récidive, je prendrais mes responsabilités « .
Nous, participants au Cadre de concertation citoyen, ayant effectivement visité Sa Majesté Sokoudjou le 18 juillet 2020, souhaitons faire les précisions suivantes :
1-Le Cadre Citoyen de Concertation est une initiative qui vise à promouvoir une conversation constructive entre les différents acteurs sociaux et politiques du Cameroun afin de parvenir à un consensus minimum qui puisse aider le pays à sortir de la crise multidimensionnelle dans laquelle il est emmêlé. (Voir le cadre citoyen ci-joint pour le document de base de concertation)
2-À notre demande, nous avons été reçus par Sa Majesté Sokoudjou dans son palais le 18 juillet 2020. Notre objectif était de lui présenter notre initiative et de lui demander conseil, comme nous avons l’intention de le faire avec d’autres personnalités avec autorité morale, qu’ils soient camerounais ou étrangers.
3-La rencontre était donc celle d’un père de 87 ans qui écoutait ses enfants et leur donnait des conseils. Il s’est déroulé dans l’atmosphère calme et conviviale dans l’une des salles de réception du palais de Bamendjou et s’est terminé autour d’un repas (Voir la déclaration ci-jointe du Cadre citoyen pour la concertation)
4-Loi No. 90/054 du 19 décembre 1990 n’oblige en aucun cas un père à déclarer à l’autorité administrative une réunion avec ses enfants
5-Nous condamnons le ton arrogant et irrévérencieux utilisé par l’ODD pour s’adresser à une autorité traditionnelle respectable et respectée, qui est en outre assez âgé pour être son père.
6-Nous croyons que les menaces de l’ODD sont en réalité destinées à intimider les autres personnalités que nous devrons rencontrer dans les prochains jours.
7-Nous réaffirmons notre détermination à poursuivre la CONCERTATION dans la paix et le respect de la loi dans tout le pays. Nous invitons tous les camerounais à se joindre à cette initiative bénéfique pour notre nation menacée.
Fait à Douala le 25 juillet 2020
Pour le Cadre Citoyen de Concertation