Lebledparle.com, vous propose l’intégralité de la communication du parti de Kah Walla au sujet de la condamnation du président de la république imaginaire d’Ambazonie et certains de ses co-accusés, comme nous l’avons rapporté dans deux précédents articles.
*Déclaration du CPP sur la condamnation de certains leaders de la contestation anglophone*
*_Bref rappel des faits_*
Tôt ce mardi 20 aout 2019, autour de 5h30, Mr AyukTabe et neuf co – accusés ont été reconnus coupables de tous les chefs d’accusation retenus contre eux, à savoir : *« apologie des actes de terrorisme, sécession, complicité d’actes de terrorisme, financement des actes de terrorisme, révolution, insurrection, hostilité contre la patrie, propagation de fausses nouvelles, atteinte à la sûreté intérieure et extérieure de l’État, défaut de Carte nationale d’identité ».*
Du fait de cette décision de culpabilité, ils ont été condamnés à *la prison à vie à laquelle s’ajoute une amende de 250 milliards de francs CFA.*
Il convient de rappeler que ces derniers ont été kidnappés au Nigéria, maintenus en détention puis extradés au Cameroun en janvier 2018. Une fois sur le sol camerounais, *ils ont été détenus au secret pendant 10 mois sans possibilité pour leurs proches et leurs avocats de les rencontrer.*
A partir de Novembre 2018, ils ont été présentés au Tribunal Militaire, en violation des lois et conventions internationales qui n’autorisent pas le jugement de civils devant des juridictions militaires. Leurs droits et libertés en tant qu’accusés ont été, depuis lors, à la face du monde, constamment bafoués au point où, las de plusieurs manquements graves à la procédure judiciaire, leurs avocats ont boycotté plusieurs audiences.
C’est ainsi qu’ils seront condamnés ce mardi 20 aout 2019 à 5h30, après une séance trouble commencée à 13h le lundi 19 aout 2019 ; soit, prêt de 15h d’audience à laquelle les avocats de ces derniers, une fois de plus, en signe de protestation, ont été contraints de boycotter du fait du non-respect de la loi et de la volonté affichée du juge de séance à prononcer coûte que coûte une condamnation.
*_Nous n’allons pas dans la bonne direction_*
*Le CPP est fortement convaincu qu’avec de la volonté politique et un leadership approprié, les Camerounais / es ont la capacité de faire face à n’importe quelle crise et de traiter en profondeur les causes des graves problèmes qui peuvent surgir dans la vie d’une nation.*
Fort de cette conviction profonde et partagée…
▶ Le CPP s’étonne que l’on puisse, sur une affaire aussi sensible, procéder à *une condamnation dans des conditions aussi cavalières que discutables.*
▶ Le CPP condamne les multiples violations des lois et procédures qui ont caractérisé aussi bien l’arrestation, la détention que le jugement de ces personnes partisanes de la sécession. *Pour réaffirmer la force de la République, l’unité de la Nation et l’Etat de droit, il est nécessaire de respecter scrupuleusement les lois et procédures nationales ainsi que les conventions internationales que nous avons librement adoptées, ratifiées et promulguées.*
▶ Le CPP regrette qu’à l’heure où, de plus en plus de voix, tant au niveau national qu’au niveau international, appellent à un apaisement de la situation et à l’ouverture d’un dialogue national inclusif, *le Gouvernement multiplie des décisions et des actes qui nous en éloignent.*
▶ *Le CPP craint les éventuelles conséquences de ce durcissement des positions* et de cette absence d’actes nous menant vers une résolution pacifique de la crise nationale qui affecte en premier les régions du Nord – Ouest et du Sud – Ouest.
▶ Le CPP appelle ceux et celles qui seraient tentés de mener des actes de violence, face à cette énième preuve de l’autisme et de l’aveuglement du Gouvernement de Paul Biya, à s’en abstenir fortement. Tout en condamnant l’absence de processus de résolution de la crise anglophone de la part de ce Gouvernement, *le CPP réaffirme que les actions non – violentes demeurent la meilleure manière de revendiquer et d’obtenir le respect de nos droits et intérêts en tant que Camerounais/es.*
▶ Ainsi qu’il l’a toujours fait, *le CPP réaffirme son opposition au projet de sécession et au recours aux armes pour faire valoir une opinion politique.*
▶ Le CPP est chaque jour plus convaincu que *le Gouvernement, sous le leadership de Paul Biya, ne pourra pas régler de manière idoine les multiples crises qui affectent gravement le Cameroun.*
▶ Le CPP croit fermement qu’aucune solution durable à ces multiples crises ne pourra être obtenue sans *une libération de tous les prisonniers politiques et un processus inclusif de dialogue, de réconciliation et de refondation de la Nation.*
Pour nous en sortir, nous avons plus que jamais besoin *d’une transition politique au cours de laquelle le dialogue national pour se réconcilier, bâtir un nouveau consensus et refonder le pays sur de nouvelles bases.*
C’est à cette œuvre salutaire que doivent se consacrer tous les modérés et les patriotes qui veulent ardemment la fin des crises graves qui frappent notre pays.
*Un autre Cameroun est possible. Seul notre engagement à tous/es permettra qu’il advienne.*
*Pour le Cameroon People’s Party*
*Franck Essi*
*Secrétaire général*
Douala, le 20 août 2019