Après le RDPC, le MRC, le SDF, le CRAC, l’AFP, l’UFP, le PURS, c’est au tour du Mouvement Africain pour la Nouvelle Indépendance et la Démocratie d’annoncer sa participation au double scrutin municipal et législatives de février, à travers un communiqué rendu public le 13 novembre 2019. Lebledparle.com vous propose l’intégralité du communiqué.
Le Manidem ira aux élections malgré tout
La convocation du corps électoral pour les législatives et les municipales décidée ce 10 novembre 2019 par le chef de l’Etat est une solution inadaptée à la crise multiforme que vit le Kamerun depuis toujours.
Les élections, comme nous l’avons toujours dit, ne sont qu’un moyen et non une fin. Il y a plus de 50 ans, nos illustres devanciers sur la voie de l’upécisme avertissaient déjà : « […] Les peuples [africains], de plus en plus confrontés [à] la brutalité et la violence du néo-colonialisme, font à leur tour l’expérience de l’impossibilité d’élections libres sous les régimes néocolonialistes et celle du danger à attendre la libération de la compétition électorale. » (« La voix du Kamerun » de mars-avril 1965 N°24-25).
Au Kamerun, hier, quand l’UPC était interdite d’élections et même d’existence, comme aujourd’hui, où le pouvoir et l’opposition qui en est issue tentent de masquer l’origine coloniale du problème national, la situation n’a pas fondamentalement changé. Le Manidem l’affirme : les élections peuvent aider à choisir une bonne solution mais en l’espèce ce ne sera pas le cas, au regard notamment de la situation du Nord-Ouest et du Sud-Ouest qui ne pourront pas participer équitablement aux scrutins de février 2020.
Les élections à venir seront surtout un moyen pour le régime néocolonial de Yaoundé de renforcer ses positions contestées par les factions du système néocolonial qui cherchent à lui succéder et poursuivre ainsi une politique mortifère, tout en donnant l’air que quelque chose a changé, comme en novembre 1982. Nous leur aurions préféré une poursuite de la concertation lancée via le Grand Dialogue National pour parvenir à un consensus. Mille élections ne valent pas et ne vaudront jamais la refondation du Kamerun !
Cela dit, comme toujours, le Manidem avertit les Kamerunaises et les Kamerunais : NE VOUS LAISSEZ PAS ABATTRE PAR LE DECOURAGEMENT. IL FAUT ALLER AUX ELECTIONS ! Nous appelons toute la communauté nationale à profiter de cette occasion pour faire de ce rendez-vous un moment de débat et de décision sur la seule question qui vaille : comment sortir notre pays du néocolonialisme, source de tous les maux qui tuent le pays ?
Le Manidem ira donc aux élections pour rappeler ce qu’il dit depuis toujours : la seule voie de sortie de crise est celle qu’ont tracée Ruben Um Nyobè Félix Moumié, Ernest Ouandié et tous ceux qui les ont suivis au fil du temps. Voilà le message que nous porterons, en l’adaptant aux réalités locales et actuelles, durant cette période électorale qui s’ouvre.
Le Manidem dit ce qu’il fait et fait ce qu’il dit.
Douala le 13 novembre 2019
Pour le bureau politique
Le vice-président en charge des Elections
Valentin Dongmo
Le secrétaire en charge de la Communication
Bedimo Kouo