Depuis ce lundi 10 juin 2019, le réseau de la BICEC connait un arrêt d’activités. Cette cessation fait suite à la colère des employés de cet établissement de crédit qui accusent leur Direction générale de n’avoir pas honoré les promesses de versement de la prime de cession des actifs BPCE à la BCP, nous apprend EcoMatin.
Dans son site internet, notre confrère alerte que depuis ce lundi, le « service est bloqué à la Direction générale BICEC à Douala. Le personnel de la Banque internationale du Cameroun pour l’épargne et le crédit observe en ce moment une cessation temporaire d’activités. Elle concerne tous les réseaux BICEC du Cameroun. Rendu à l’agence de Ndokoti, récemment fermée pour besoins d’enquête pour soupçons de détournements de 300 000 000 de FCFA, le personnel d’agence, tout de noir vêtu, est comme à la Direction générale de Bonanjo, inactif ».
L’on apprend également de la même source que le bâtiment de la Direction générale BICEC et son emprise ont été placés sous stricte surveillance. Inaccessible à la presse.
Des sources contactées par EcoMatin révèlent que les motifs de la grève sont « refus du Directeur général de la BICEC d’honorer l’engagement pris au cours de la réunion tripartite du 21 décembre 2018, sur le paiement au personnel d’une prime de de cession des parts de la Bpce, actionnaire majoritaire de la BICEC, à la BPC, le cédé marocain. La rencontre tripartite a rassemblé le Ministère du Travail et de la sécurité sociale, la Direction générale et les représentants du personnel. Ladite prime de cession arrêtée consensuellement portait sur le décaissement au profit de chaque employé de l’équivalent de 3 mois de salaires bruts. Ces propositions ont d’ailleurs été récemment rappelées par le collectif syndical de la BICEC au Directeur général dans une correspondance du 3 juin 2019 ».
La Direction générale a ignoré les engagements contenus dans un protocole d’accord issu de la réunion tripartite, nous renseigne notre confrère.
« Une tentative de conciliation a d’ailleurs été effectuée lors d’une deuxième concertation tripartite, déroulée le 29 mai 2019. Tentative de conciliation au cours de laquelle le point sur l’avancée des engagements consignés dans un autre protocole d’accord signé au mois de novembre 2018 sous l’arbitrage de Grégoire Owona, le ministre du Travail, devait être effectué. Il s’agit entre autres de : l’octroi d’une prime de cession aux employés, les retours des crédits au personnel, l’optimisation salariale, les horaires de travail, le maintien des emplois, etc. », peut-on lire dans ce dossier que nous propose le journal d’Économie et des Finances.
Le mouvement de grève aura lieu en deux phases, renseigne un relai digne de foi au sein de cet établissement de crédit, approché par EcoMatin.
Entamée ce 10 juin 2019, la première phase de cette grève s’étendra jusqu’au mercredi 12 juin 2019. Du 24 au 26 juin, pour la deuxième phase. L’arrêt du travail sera observé durant ces périodes entre 8 h 30 et 13 h 30 dans l’ensemble du réseau BICEC.
Pour rappel, les avocats Michel Janvier Woukeng et Guy-Alain Tougoua ont porté plainte contre la BICEC le 11 octobre 2018 au tribunal de première instance de Douala Bonanjo.
Pour cause, les dirigeants de la BICEC avaient engagé un processus de cession de 68,5 % des parts détenus par la BPCE au sein de la BICEC, « par négociations exclusives », à la BCP.
Selon les experts, les enjeux de la transaction s’élèvent à plus de 800 milliards de FCFA. La Banque internationale du Cameroun pour l’épargne et le crédit dispose de près de 400 000 clients au Cameroun. Répartis sur 37 agences. Avec plus de 700 employés, son actionnariat se divise entre la BPCE (68’5 %), l’État du Cameroun (17,5 %) et divers porteurs (7,5 %).