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Cameroun: Les enseignants anglophones appellent à la fin des attaques contre l’école au NOSO

Regroupés au sein du syndicat All Anglophone Teachers Trade Unions, ces enseignants appellent à la reprise des cours, et demandent à toutes les parties prenantes du conflit en cours dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest à protéger le secteur éducatif et de permettre aux enfants de ces régions de renouer avec les classes en toute quiétude.

Ecoles attaquees au NOSO

L’école, dans le train a quitté la gare ce lundi 09 septembre pour le compte de l’année 2024-2025, était appelée à reprendre sur toute l’étendue du territoire national. Si dans la partie francophone, la rentrée était effective selon les tendances générales de la presse, dans les deux régions anglophones, l’on a pu noter, selon Equinoxe tv, un silence de cimetière dans plusieurs établissements scolaires, avec des rues plutôt désertes dans plusieurs localités. En effet, plusieurs parents ont fait le choix de gardé leurs enfants à la maison malgré les mesures prises par les pouvoirs publics pour garantir la sécurité des acteurs du secteur de l’éduction. Cette rentrée manquée n’est donc en réalité qu’une conformité au « lock down » de deux semaines prescrits dans les régions anglophones par les séparatistes.

Dans cette ambiance de rentrée tenue en captivité sur le chaudron de la crise anglophone, les enseignants anglophones du syndicat All Anglophone Teachers Trade Unions lancent un appel urgent pour la reprise des activités scolaires dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest. Dans une lettre relayée par Mimi Mefo, ces « Seigneurs de la craie » ont élevé leurs voix contre les attaques perpétrées sur les infrastructures éducatives, les enseignants et les élèves, et pour exhorter à la protection de l’éducation, qu’ils qualifient de « don de Dieu ».

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« Huit ans après le début de la crise dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, suite aux appels à des réformes éducatives, la situation n’a fait qu’empirer. Les attaques contre les infrastructures scolaires, les élèves et les enseignants ont poussé un système éducatif déjà fragile vers un désarroi encore plus grand », ont-ils noté dans la correspondance relayée par notre source.

« D’autres services – la santé, l’agriculture, les tribunaux, les commissariats de police, les ressources énergétiques et hydriques et l’urbanisme – fonctionnent dans l’arrière-pays, mais seules les écoles restent asphyxiées… Nous appelons tous les acteurs à éviter d’utiliser les écoles et les situations difficiles de la scolarité à des fins de propagande ou pour tester et promouvoir le pouvoir et l’influence », peut-on lire.

Quand la crise s’attaque à l’école

Une école endommagée au noso
Une femme se tient devant une école endommagée par un incendie à Bafut, dans la région anglophone du nord-ouest du Cameroun, le 15 novembre 2017. – (c) AFP

La crise anglophone, conflit armé en cours depuis 2017 au Cameroun, oppose le gouvernement à des groupes armés séparatistes des deux régions anglophones du Nord-Ouest et du Sud-Ouest du pays. Mais cette crise est véritablement amorcée en 2016 à l’occasion d’une grève d’avocats et d’enseignants s’opposant à la nomination de juges francophones dans les régions anglophones. Les manifestations sont réprimées par le gouvernement camerounais et des violences s’en suivent. En octobre 2017, des séparatistes anglophones proclament la république d’Ambazonie, entérinant ainsi leurs velléités sécessionnistes.

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Depuis, une forte insécurité règne dans les régions anglophones du Cameroun, devenues le théâtre d’affrontements et de violences perpétrées sur les populations civiles par les groupes séparatistes et les forces gouvernementales. Cette crise, qui place de manière macabre les établissements scolaires au centre du conflit, a des conséquences non négligeables sur le droit à l’éducation des enfants camerounais.

Selon les statistiques des organisations humanitaires, l’insécurité généralisée cette crise anglophone a eu pour conséquence de priver d’éducation à plus de 700 000 élèves en zone anglophone. Le droit à l’éducation, consacré notamment par la Convention internationale sur les droits de l’enfant (1989), est donc ici fortement remis en cause.

 


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