Cameroun : Les Evêques dénoncent des fraudes multiples lors de l’élection présidentielle

C’est ce qui ressort de la déclaration de la mission d’observation électorale chrétienne de la Conférence Episcopale Nationale du Cameroun (CENC) rendue public ce mardi 9 octobre 2018.

 Cette déclaration concerne le déroulement du scrutin présidentiel du dimanche 7 octobre 2018 dans toute l’étendue du territoire nationale. La CENC a observé des « manquements flagrants » aux dispositions du code électoral.

Ces irrégularités sont des tentatives de corruption des observateurs, ainsi que l’interdiction des autres dans certains bureaux de vote. Au bureau de vote de Pala (Maroua 1), il y a eu tentative de corruption d’un observateur. au bureau de vote  de l’école primaire d’Akon 7^e à Sangmelima, certains observateurs ont été interdits d’accès.

Toujours dans cette déclaration, l’on apprend qu’il y a eu des bureaux de vote dans certaines casernes militaires, certains commissariats de police et certaines chefferies traditionnelles, pourtant Elecam avait promis au corps diplomatique de délocaliser les bureaux de vote dans ces endroits contestés par l’opposition. C’est le cas de la Chefferie de Nkolo 2, dans la Mefou et Afamba, où il y a eu deux bureaux de vote installés.

Bien plus, les noms de personnes physiquement absentes ont été cochés comme ayant voté (Ekalli II) et certains électeurs qui sont venus voté ont trouvé que d’autres l’avait déjà fait à leur place (école privée catholique de Melen 9 Bureau A). Dans les listes également, il y avait les noms des personnes décédées et d’autres noms revenaient plusieurs fois dans une même liste.

En outre, certains n’ont pas eu accès à leur carte d’électeurs. Les dépouillements plus tôt que prévue dans certaines zones. Et d’autres bureaux de vote ont ouvert à plus de 8 heures.

Malgré ces écueils, la Conférence épiscopale nationale du Cameroun salue un scrutin présidentiel qui s’est globalement déroulé dans la paix. Toutefois, elle recommande à Elecam à tenir compte des manquements évoqués ci-dessus lors des prochaines échéances.

S’agissant des résultats, la CENC appelle le conseil constitutionnel, à respecter le choix du peuple en publiant les résultats qui traduisent ce choix. Aux partis politiques, les Evêques invitent le parti vainqueur à ne pas humilier les perdants qui eux aussi doivent reconnaitre la défaite et féliciter le vainqueur.

Au peuple, elle recommande de ne pas s’aventurer au pillage, au vandalisme et à la violence à l’issue des résultats.