Au moment où un projet de loi portant sur le tribalisme est en examen à l’Assemblée nationale, les évêques du Cameroun mènent une caravane visant à tordre le cou à ce fléau.
Bien avant l’élection présidentielle du 7 octobre 2018, le fléau du tribalisme alimentait déjà médias et réseaux sociaux. Loin de s’estomper, le fléau continue de dicter sa loi par certains individus qui s’y plaisent moyennant différents canaux de communication. Toute chose qui ne laisse pas indifférents les régulateurs de la société aux rangs desquels, l’Eglise pour qui la recherche du bien pour tous est un devoir.
La touche des évêques
Le phénomène du tribalisme qui met en mal le vivre ensemble ne saurait laisser passif l’évêché du Cameroun qui prêche pardon, amour et partage.
« Nous avons été surpris de voir l’instrumentalisation qui a été faite sur le tribalisme, d’abord théorisée à travers les médias et les réseaux sociaux par des personnes qui trouvaient intérêt à le faire. On a vu des choses inacceptables. Évidemment les évêques du Cameroun, comme nous l’avons mis dans la lettre, nous disons donc qu’il est temps que nous puissions comprendre qu’appartenir à une tribu c’est une bonne chose mais nous devons valoriser les valeurs de notre tribu et nous devons toujours être ouverts sur la Nation. Les Tribus sont au service de la Nation. La finalité de la tribu c’est d’apporter sa spécificité pour que la Nation s’en sorte enrichie pour le bien de l’ensemble », a affirmé Monseigneur Abraham Boualo kome au microphone de la Crtv ce 10 décembre 2019.
Le rôle de l’Etat
Il y a quasiment un mois, l’examen d’un projet de loi portant sur le tribalisme à l’Assemblée nationale fait bouger les lignes. Appliquée, ladite loi permettrait de punir toute acte lié au tribalisme tant il vrai que des stéréotypes et des stigmates prennent corps, causant malheureusement des discordes entre les groupes sociaux.
Or « L’Homme n’est rien sans les hommes, il vient dans leur main et s’en va dans leur main », rappelle Sembène Ousmane dans Le mandat.