Dans son N°3078, le journal Le jour donne la parole à Me Fabrice Tchoumen, avocat et secrétaire régional adjoint du MRC dans le Moungo, région du Littoral, lequel revient sur la convocation de ses camarades et lui à la Compagnie de gendarmerie.
Dans les colonnes du journal d’Haman Mana, l’homme de droit revient sur les motifs de leur convocation à la gendarmerie suite à la plainte déposée par le Sous-préfet de Nkongsamba 2.
Pour lui, la plainte du chef de terre s’inscrit dans le cadre des opérations préparatoires aux législatives et municipales du 9 février 2020 avant que le Mouvement pour la Renaissance du Cameroun(MRC) ne jette l’éponge.
L’avocat ajoute que « C’est désagréable, moche, insupportable, impensable de croire que le MRC ira devant le juge, pas pour résoudre un contentieux électoral mais répondre des caprices d’une autorité administrative trop zélée », précise-t-il.
Lebledparle.com vous livre l’intégralité de l’entretien accordée au journal Le jour par Me Fabrice Tchoumen.
Pourquoi des militants du Mrc à Nkongsamba sont-ils convoqués à la compagnie de gendarmerie du Moungo ?
Rendus ce jour (Ndlr hier) à la Compagnie de gendarmerie du Moungo suite aux différentes convocations reçues par plusieurs responsables du MRC, nous avons été monumentalement surpris de constater que Monsieur le Sous-préfet de Nkongsamba 2, le Sieur Hamid Youfedi a déposé plainte contre nous pour trouble et obstruction de service public en date du 21 novembre 2019.
Pour mémoire, il convient de rappeler que dans le cadre des opérations préparatoires à la participation du MRC au double scrutin du 09 février 2020, avant que le parti n’opte finalement pour le boycott, le Sous-préfet de Nkongsamba avait particulièrement brillé par son hostilité notoire contre le MRC, ce dernier avait catégoriquement refusé de signer les certificats de domicile à nos militants, ce refus de service dû avait obligé nos militants à organiser un setting devant cette sous-préfecture.
Aujourd’hui Monsieur le Sous-préfet a cru devoir saisir la Justice, nous serons heureux qu’il nous explique les raisons légales de son acharnement contre le MRC lors de cette procédure.
Que vous inspire cette convocation ?
Nous voulons simplement constater avec vous que désormais, l’autorité administrative réputée être neutre en raison de son statut, prend de plus en plus position quant à son militantisme à peine voilé.
Il nous a été donné pendant cette aventure fort heureusement stoppée net par le directoire de notre parti, de nous rendre aisément compte que l’Administration pour raisons de soumission ou d’abandon de son rôle de régulateur, se substitue de plus en plus en acteur du champ politique.
Le Cameroun vit un moment délicat de son histoire, un tournant décisif en raison des crises multiples que traverse notre pays et qui imposent du bon sens patriotique, le sens du devoir à tous, principalement à l’Administration garante de l’équilibre social.
C’est désagréable, moche, insupportable, impensable de croire que le MRC ira devant le juge, pas pour résoudre un contentieux électoral mais répondre des caprices d’une autorité administrative trop zélée.
Vous considérez qu’il s’agit d’un harcèlement…
Bien sûr qu’il s’agit d’un harcèlement politique et donc certaines autorités administratives servent de courroie pour agir en lieu et place de nos adversaires politiques désormais sans arguments ou stratégies.
Je tiens à indiquer que ce même Sous-préfet avait lors des marches blanches pacifiques du 1er juin 2019, procédé à l’enlèvement de certains de nos militants dans leur domicile, à Nkongsamba. On se retrouvera devant la barre face cette autorité et j’espère qu’il aura du cran à expliquer son rôle dans cette entreprise de cotisation de la démocratie camerounaise.
Le MRC dans le Moungo restera debout, ce combat est celui de notre génération et nous entendons tenir ferme et remplir notre part dans le processus de changement du Cameroun dans la paix prônée par notre parti et son Président national Maurice Kamto.