Le Roi des Bamendjou a fait partir de la délégation de la région de l’ouest dans le cadre des consultations du Premier Ministre en vue du grand dialogue national décidé par le Chef de l’Etat. Il souhaite que le dialogue soit franc avec des résolutions qui vont changer le visage du Cameroun. Lebledparle.com, vous propose l’intégralité du texte.
–Que chacun choisisse de quel côté entrer dans l’histoire !!!
-Que vous voulez que l’histoire retienne de vous ?
-Voulez-vous écrire votre histoire avec un crayon ou avec un stylo à bille ?
A ce moment unique où une page importante de l’histoire peut être entrain de s’écrire, certes dans la douleur et les pleurs, chacun devrait, si nous avons encore le Kamerum en cœur, se questionner car avant de pleurer le » ngouong », pleure d’abord ton propre corps !!
Dans ces moments difficiles, mettons-nous au dessus de nos appartenances ethniques, tribales, politiques et pensons Cameroun car pour moi l’intérêt de chacun d’entre nous se trouve d’avantage dans l’intérêt du Cameroun et jamais le contraire.
Pour une fois soyons audacieux et rangeons nos petits calculs égoïstes dans des tiroirs.
Depuis 2008, ayant constaté la fissure sans cesse grandissante entre les camerounais, après avoir rencontré plusieurs patriarches de ce pays dont JOH LITUMBE, un patriarche du Sud-ouest de Bakweri qui m’avait clairement exposé les préoccupations de nos frères anglophones, j’avais adressé une lettre au chef de l’état pour lui proposer mes pistes de solutions afin d’éviter l’enlisement de la situation. Le malheur se pointait déjà à l’horizon, et tout homme averti devait le voir. 11 ans après et sans suite, alors que ce que je craignais est déjà présent, j’ai remis les mêmes propositions au premier Ministre il y’a moins de deux mois, avant même que l’appel au Grand Dialogue ne soit lancé.
Je ne me suis jamais fatigué d’utiliser les moyens en ma possession pour contribuer à la construction d’une nation plus vivable.
A l’annonce de ce grand dialogue, J’ai pensé qu’enfin les fils et filles de ce pays pouvaient se retrouver pour panser les plaies, se pardonner, se réconcilier et rétablir un nouvel contrat basé sur la confiance, l’honnête et la vérité.
Mais au soir du 24 septembre, voyant comment les consultations se passe, je suis plus qu’inquiet en réalisant que ce sont les mêmes qui pendant longtemps ont pris le peuple en otage et se réjouissent de leurs misères qui se positionnent encore comme ceux par qui le dialogue va passer. Est-il possible de couper soi-même la liane pour se faire ligoter les 2 mains?
De qui se moque ton ?
Le mal a déjà été fait, les pleurs et souffrances du peuple ne sont plus à démontrer, mais puisque les conflits et les douleurs font partie de l’histoire des peuples, nous pouvons profiter de cette occasion, si vraiment nous sommes sincères, pour régler définitivement nos différents et fixer le cap pour un futur plus rassurant.
Vivement que ceux-là qui sont pour l’essentiel l’origine des malheurs de ce peuple aient un sursaut d’orgueil et prennent conscience de ce que le peuple les regarde, et nous emmène vers un véritable dialogue où il n’y aura pas de sujets tabous, que tous les enfants de ce pays se retrouvent sous l’arbre à palabre, qu’on fasse appel à toutes nos intelligences et dieu seul sait combien ils sont nombreux, a nos ancêtres pour qu’ensemble, sans exclusion, nous repensons notre Cameroun.
Que chacun choisisse de quel côté entrer dans l’histoire !!!
Ceux qui ont passé le temps à spolier le peuple et l’imposer une situation misérable, vous avez la une occasion de tenter d’échapper à la colère de ce peuple et espérer un pardon à travers un dialogue sincère, vrai sans toujours vouloir couvrir le piège avec les herbes.
Pour ma part, je ne suis pas devenu FO’O par élection, j’ai succédé à mon père, je ne suis candidat a aucun mandat électif et je n’attends aucune récompense de personne. Aussi longtemps que mes ancêtres me donneraient la force, je continuerai à dénoncer les souffrances et les misères du peuple.
Nous tous avons l’impérieux devoir de protéger ce pays et le garder debout et malheur à ceux par qui ce pays peut s’embraser car ils subiront de générations en générations.
Ressaisissons-nous et mettons ce dialogue au profit pour sécher les larmes du peuple, leur redonner espoir et confesser les torts que chacun a fait à ce pays. Qu’à la sortie de ce dialogue que je souhaite franc, que nous sortons définitivement d’une administration de puissance publique hérité de la puissance coloniale basée sur la brimade, l’intimidation, la force pour avoir désormais une administration de service publique ou la voix du peuple est prise en compte, la concertation, le bien-être des populations une préoccupation des gouvernants.
Même si vous les décideurs vous ne m’écoutez pas, je fais ma part et quand je serai devant mes ancêtres, je leur dirai, j’avais parlé ils m’ont pas compris
Bonne journée au peuple camerounais
Fo’o Tchendjou 2 Sokoudjou depuis le palais de la chefferie Bamendjou