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Cameroun : Maurice Kamto apprécie les positions de la communauté internationale sur les différentes crises socio-politiques

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C’est l’une des articulations abordées par le Président national du MRC dans une lettre adressée au peuple camerounais depuis sa cellule de la prison centrale de Yaoundé, le 28 avril 2019.


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Maurice Kamto – capture photo

« Face à la situation sécuritaire et humanitaire, politique, économique et sociale explosive dans laquelle M. BIYA a plongé notre pays, le Communauté internationale vient de tirer la sonnette d’alarme en invitant le pouvoir à respecter les droits fondamentaux des Camerounais, à libérer les otages que constituent les quelques 200 personnes arrêtées et jetées en prison, et à organiser un dialogue inclusif pour régler en particulier la crise meurtrière qui sévit dans les régions anglophones. De même, la Communauté internationale a indiqué l’impérieuse nécessité de la réforme consensuelle du système électoral avant la tenue de toute nouvelle élection. J’apprécie à sa juste valeur cette prise de position qui rejoint en plusieurs points les revendications formulées depuis quelques années déjà par le MRC », écrit Maurice Kamto.

Comme les autres personnalités politiques, le patron du MRC continue d’affirmer l’existence d’une crise anglophone et pense que le dialogue est l’instrument favorable pour un retour à la situation normale. « En effet, nul n’ignore nos positions et propositions réitérées au sujet de la crise dans les régions anglophones : nous sommes opposés depuis toujours à toute idée de sécession ;_ j’ai donné le meilleur de moi-même pour récupérer des parties du territoire camerounais dans le Lac Tchad et dans la péninsule de Bakassi pour m’accommoder d’une telle perspective funeste. Mais une fois que l’on convient que la sécession n’est pas une option, nous avons rappelé, dès le lancement de notre parti en 2012, qu’il y a un problème anglophone au Cameroun et qu’il doit être résolu par le dialogue. J’ai réitéré cette position le 25 juin 2016 lors de mon meeting à Bamenda, puis le 10 décembre 2016 à mon meeting de Ngaoundéré », précise le président national du MRC.

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« Plus récemment, en novembre 2018, face à l’escalade dans cette crise qui s’est transformée en un conflit armé très meurtrier et dans le cadre duquel sont commises de nombreuses atrocités, j’ai proposé une solution articulée comme suit : négociation d’un cessez-le-feu ; désarmement, démobilisation et réinsertion (DDR) des combattants ;_ mise sur pied d’une Commission Vérité Justice et Réconciliation ;_ organisation d’un dialogue national inclusif pour discuter sans tabou et dégager les solutions idoines à la crise et à la refondation de notre Etat. Ces propositions se sont toujours heurtées au mutisme du pouvoir en place qui préfère s’enfermer dans l’option d’une solution militaire qui, hélas !, ne fait qu’alimenter l’escalade. Par des raccourcis hasardeux, on compare la situation des Anglophones du Cameroun à celle de la Catalogne en Espagne, quand on ne rappelle pas la guerre contre des projets de sécession aux Etats-Unis ou en Irlande du Nord », ajoute-t-il.

Le tireur de pénalty estime qu’on doit donner une chance à l’initiative de Christian Tumi avec d’autres dignitaires religieux au sujet de la crise anglophone, intitulé la All Anglophone Conference (AAC). « Il suffit de rappeler qu’en Espagne, la Catalogne bénéficie, comme d’autres régions espagnoles, d’un statut autonomique équivalent au fédéralisme ; or, les régions anglophones pas plus qu’aucune autre, ne jouissent de la moindre autonomie, et le pouvoir camerounais, adepte d’un centralisme d’un autre âge, est allé jusqu’à interdire l’usage du mot « fédéralisme » dans les médias. Quant aux guerres contre la sécession, ni la majorité des Camerounais, ni la Communauté internationale ne sont favorables à la partition de notre pays. Les représentants du pouvoir en place font donc l’amalgame et agitent ces exemples pour créer la confusion et refuser le dialogue. Un autre argument spécieux est de dire qu’il n’y a personne en face avec qui négocier. Il n’y a pas lieu d’élaborer longuement sur ce point. Que l’on donne donc une chance à la All Anglophone Conference (AAC) que le Cardinal Christian TUMI et d’autres essaient d’organiser depuis un certain temps et se heurtent malheureusement à l’opposition du gouvernement camerounais. Cette initiative pourrait être une pierre utile à la construction du dialogue inclusif auquel la situation du pays nous invite », poursuit-il.

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