Le président national du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC) a accordé une interview au quotidien à capitaux privés Le Jour de ce mercredi 16 octobre 2019.
Tout d’abord Maurice Kamto parle de la main tendue qu’il a fait pour trouver solution aux multiples crises qui secouent le Cameroun. « Je l’ai dit dans la déclaration que nous avons faite sur la situation globale que ce soit à propos du Grand dialogue national ou le règlement ou non règlement de la crise anglophone et les autres aspects des crises multiformes qui affectent notre pays. Je réitère simplement ce que j’ai dit. J’avais tendu la main qui reste tendue pour que nous soldions la crise postélectorale, le passif de l’élection présidentielle. Vous constaterez comme moi que cela n’a pas été fait », précise Maurice Kamto.
S’agissant du grand dialogue national, il estime que ce qui s’est passé du 30 septembre au 4 octobre a été tout sauf un dialogue avec des précisions à l’appui. « Si je dois revenir au Grand dialogue, je dirai qu’on peut dire d’une formule ramassée qu’il n’y a pas eu de dialogue. En tout cas, le dialogue attendu n’a pas eu lieu. C’était le dialogue inclusif qui demandait d’amener autour de la table les acteurs directs de la crise anglophone mais surtout qui devait rechercher des solutions sérieuses pour un règlement en profondeur de la crise. Je crois que je ne révèle rien en disant que la solution qui est sortie du dialogue ne donne pas aux acteurs de la crise anglophone, ceux qui combattent sur le terrain, la solution qu’ils espéraient », déclare le patron national du MRC
« Depuis lors, la violence s’est accrue, les combats se sont accentués, c’est bien ce que je craignais. Tant que vous n’avez pas convié autour de la table de dialogue et je dirai même négociations, parce que par certains côtés c’est de la négociation, les acteurs directs de la crise ou ceux qui les représente comme ceux qu’on a condamné à perpétuité je crains qu’on ne puisse pas trouver une solution durable », ajoute Maurice Kamto.
Et comme, il faut profiter pour tout résoudre comme crise au Cameroun. « Crise anglophone non résolue, crise post-électorale non abordée, la question de la révision du code électoral qui est cruciale, pour éviter que de nouvelles crises post-électorales se produisent, tout cela n’a pas été abordé. C’est la raison pour laquelle on peut conclure qu’il n’y a pas eu dialogue national. Face à tout cela, la conséquence logique tombe sous le sens. C’est que la résistance nationale va se poursuivre et même s’accentuer dans les formes et les modalités que nous indiquerons le moment venu. A la limite, on ne sait pas pourquoi on nous a enfermés pendant neuf mois ! Si c’était pour régler la crise anglophone, on dirait tant mieux c’est ça d’acquis », poursuit-il.
Maurice Kamto salut la sortie du patron du RDPC dans la région du littoral. « Vous avez suivi comme moi, qu’il y a une personnalité de ce pays qui n’est pas négligeable, le sultan Mbombo Njoya qui a fait une intervention remarquée, qui a tenu des propos de sagesse et de bon sens et qui a été recadré en public. Nous apprécions d’autant plus ces propos en cette circonstance qu’il s’agit d’une parfaite synthèse de ce que nous même nous proposons depuis 2013 », avoue-t-il.
« C’est la voie, c’est la direction à suivre et je ne crois pas que quelqu’un de son âge, de son expérience qui a été plusieurs fois ministre dans notre pays, qui a ôté ambassadeur et qui assume les fonctions traditionnelles qui sont les siennes depuis de nombreuses années peut parler à la légère. A défaut de partager ce qu’il dit, nous devons au moins être attentif. Je ne trahis aucun secret en disant qu’il n’est pas du MRC. Au moins ses amis politiques devraient tendre une oreille attentive à ce qu’il dit », avance-t-il.