Le Directeur de publication du journal du monde judiciaire « Kalara » a été condamné ce vendredi 20 décembre 2019, ainsi que deux de se collaborateurs.
L’ancien journaliste de Mutations écope de deux ans avec sursis pendant 3 trois ans. Son confrère Alex Gustave Azébazé s’indigne de cette condamnation et pense que le journalisme d’investigation est en danger. « L’Hebdomadaire Kalara, son directeur de publication Christophe Bobiokono et ses 2 journalistes (Mbezele et Melingui) ainsi condamnés à 2 ans de prison avec sursis pendant 3 ans, condamnation assortie de lourdes peines pécuniaires (10 millions de dommages et intérêts et 2,5 millions Fcfa d’amende) doivent être soutenus», écrit-il dans une tribune publié sur son mur Facebook.
Lebledparle.com vous propose l’intégra lité de la tribune d’Alex Gustave Azébazé.
Cameroun : Kalara et Bobi condamnés, le journalisme d’investigation en danger!
Je suis très preoccupé par la nouvelle de la condamnation au petit matin de ce 20 decembre 2019 de mon confrère Christophe Bobiokono Bobiokono ainsi que 2 de ses collaborateurs pour avoir exploité une communication d’une avocate Me Fotso par ailleurs député de la nation (Hauts-plateaux). Selon le média, cette élue du Rdpc dans les Hauts-plateaux se serait répandue dans un message audio sur ses manoeuvres souterraines ayant permis de condamner un autre avocat, Me Akere Muna, alors candidat déclaré à la présidentielle de l’année dernière.
N’ayant pas apprécié les révélations de Kalara, l’avocate et élue de la Nation a saisi le juge de Yaoundé centre administratif pour punir les journalistes ayant traité l’affaire. Elle a été suivie par le tribunal.
La condamnation de ce matin est un coup de canif sur le journalisme d’investigation au Cameroun d’une part et une atteinte à la liberté de presse d’autre part.
Coup de canif au journalisme d’investigation parce la justice sanctionne ainsi des journalistes professionnels et le média qui les emploie pour avoir exploité un document – dont l’authenticité n’est pas contestée – pour exposer les dessous d’une affaire certes judiciaire mais d’un intérêt certain pour le public.
Atteinte à la liberté de la presse parce qu’ainsi on tente de faire taire des journalistes et un média qui se sont spécialisés dans la couverture de l’actualité juridico-judiciaire. Un travail qui a jusqu’ici permis d’informer ce peuple camerounais au nom de qui la justice est rendue, des procédures examinées devant nombre de juridictions.
Plus qu’une mission de service public, c’est un engagement salutaire pour la transparence des processus publics, dans le secteur de la justice notamment.
L’Hebdomadaire Kalara, son directeur de publication Christophe Bobiokono et ses 2 journalistes (Mbezele et Melingui) ainsi condamnés à 2 ans de prison avec sursis pendant 3 ans, condamnation assortie de lourdes peines pécuniaires (10 millions de dommages et intérêts et 2,5 millions Fcfa d’amende) doivent être soutenus.
Meme si nos confrères feront appel de cette décision, l’exécution de ces peines en cas de non paiement ainsi que le sursis décidé est une véritable épée de damocles sur la tête de cet excellent projet éditorial.
Une chaîne de solidarité autour de Kalara est dès lors nécessaire pour tous ceux qui croient en l’utilité d’un Etat de droit réel dans notre pays. Un état surtout marqué par une justice en laquelle chaque citoyen peut avoir confiance et recourir, pacifiquement, en cas de litige.
AGA