C’est la substance des publications faites sur l’un des comptes Facebook de Michèle Ndoki ce lundi 18 mai 2020.
Sur sa page Facebook ce jour, l’avocate et membre du Mouvement pour la Renaissance du Cameroun(MRC) a entretenu des followers sur le « hold-up électoral ».
Hold-up : Qu’est-ce que c’est ?
En effet, dans la publication mère, l’ancienne détenue a tenu à apporter des clarifications sur le « holp-up électoral » à ses internautes : « Enfants de ma Terre, récemment je me suis adressée à vous au sujet du Hold Up Electoral. Vous avez été nombreux à me demander des clarifications à ce sujet. Soyons donc clairs.
Bien entendu il y a eu un Hold Up électoral au Cameroun. Les résultats publiés par le Conseil Constitutionnel ne reflétaient pas le verdict des urnes. Nous avons été nombreux dans et à l’extérieur du MRC à affirmer notre désaccord, ceci reste et restera à jamais dans l’histoire de notre belle Nation. Notre désaccord portait moins sur la personne déclarée gagnante que sur le processus ayant conduit à sa désignation. Ce processus n’était pas transparent et il est faux de dire que Paul Biya a gagné ces élections à une majorité de 71%.
La contestation liée au hold électoral (compris comme le mépris indéniable de la voix du peuple) était donc une réaction populaire et partisane nécessaire. Elle a produit des fruits notables, notamment en renforçant la conscience politique de nos concitoyens et en attirant l’attention de la communauté internationale sur la dégradation alarmante de l’état de droit au Cameroun et la déliquescence de nos institutions. Elle a forcé nos gouvernants, après avoir essayé de nous réduire au silence, à se remettre en question et posé les fondations pour un réel changement dans notre pays.
Tout le monde le sait, les fondations ne sont qu’une étape. Nous devons aujourd’hui bâtir sur cette fondation ce que nous voulons être le Cameroun de demain. De même que les matériaux et techniques utilisés pour les fondations ne sont pas ceux qui servent aux élévations, de même ce qui a servi à éveiller les consciences et alerter l’opinion doit maintenant être remplacé par ce qui peut servir à rendre l’alternance démocratique effective. Un seul mot : rassembler », a-t-elle d’abord écrit sur la toile.
Il faut laisser le passé au passé…
Après avoir entretenu ses followers en majorité compagnons de lutte sur le terme en vogue depuis la période postélectorale du 7 octobre 2018, la juriste les appelle à se tourner résolument vers l’avenir : « Rassembler, cela veut dire abandonner les mots, postures, attitudes clivantes. Ça veut dire rechercher le juste milieu, l’endroit où l’on se retrouve et où la vérité émerge : comment construit-on une nation ? Certainement pas en criant encore et toujours : c’est moi qui ai raison. On la construit en y mettant chacun du sien et en accueillant avec bienveillance et humilité toutes les forces de proposition.
Nous sommes fatigués et écœurés des querelles stériles. Pendant ce temps des jeunes (mal ?) élus et des personnes, des enfants qui n’ont fait de mal à personne, meurent assassinés. Des nouveau-nés meurent faute de couveuses peut-être, mais surtout parce qu’on les a estimés indignes des soins minimums, que l’on n’a pas jugé utile de préserver leur vie. Nous déblatérons et les scandales s’enchaînent.
Nous devons nous concentrer sur le travail de construction de notre belle Nation. Ça se fera ensemble, n’en déplaise aux arrogants. Nous on ouvre les bras et on tend la main. Nous voulons être la Génération des Bâtisseurs, pas les vainqueurs d’une guerre politico-médiatique », a précisé des heures à suite de la première publication, la camarade de Maurice Kamto.
Rappelons que le président du Conseil constitutionnel Clément Atangana a proclamé vainqueur des élections présidentielles du 7 octobre 2018, le candidat Paul Biya du Rassemblement démocratique du peuple camerounais(RDPC) avec un pourcentage de 71%.
Maurice Kamto du Mouvement pour la Renaissance du Cameroun était de ce fait classé deuxième ayant un décompte de 14%. Un verdict des urnes que l’agrégé de Droit n’a pas entendu d’une bonne oreille et s’est alors ouverte une série de contestations.
Les actes posés par certaines figures de proue du MRC leur ont valu l’interpellation par la Justice le 28 janvier 2019. Ces derniers ont passé huit mois en prison avant d’être graciés par le Premier magistrat camerounais le 5 octobre 2019 dans la mouvance du dialogue national débuté le 30 septembre 2019 et clos le 4 octobre de la même année.