On ne le dira jamais assez, le sport est un facteur de paix et d’unité. On pourrait également dire que c’est ce qui reste à un peuple lorsqu’il a tout perdu. Pour faire allusion à la célèbre citation de Pierre Bourdieu qui dit, je cite : « La culture, c’est ce qui me reste quand j’ai tout oublié ». Dans notre cas, au Cameroun, le football est ce qui nous reste lorsque nous avons perdu espoir et que nous croupissons sous le joug de la vie chère, du chômage et de tous les autres fléaux qui rendent difficile le quotidien des Camerounais.
La Fédération camerounaise de football semble l’avoir compris, et le choix opéré sur la maquette du match Cameroun-Namibie d’écrire en fufuldé va dans le sens de procurer la joie aux habitants du Nord en sollicitant le Stade Roumdé Adjia pour abriter la rencontre entre les Lions Indomptables et la Namibie. En effet, sur l’une des affiches annonçant le duel entre les Brave Warriors et les Lions Indomptables, l’instance faitière nationale du football a écrit en langue locale : « DOUM ASSAWE DO 7 LEWROU SEPTEMBER 2024 HA DALDAL FIDJIRDE BALLON ROUMDE-ADJIA GAROUA ».
Avec cette phrase forte qui rappelle la culture locale et nationale, on pourrait dire que l’ambition de la Fécafoot est d’offrir ce spectacle du 7 septembre au septentrion, après le dernier match joué dans cette partie du pays en 2022. Mais jusqu’ici, rien n’est acquis pour la Fécafoot, qui aurait choisi ce site par dépit. Ce choix suscite donc des tensions vives avec l’ONIES. Ce choix aurait été judicieux s’il avait été fait en collégialité, mais qu’à cela ne tienne, l’intention de la Fécafoot est appréciée à première vue en attendant la décision finale.