Le leader de l’opposition camerounaise, pris en otage samedi dans la matinée dans la localité de Kumbo (Nord-Ouest) par de présumés sécessionnistes anglophones, alors qu’il accompagnait à sa dernière demeure le président du groupe parlementaire de son parti, a, selon une vidéo relayée sur les réseaux sociaux, refusé de faire démissionner les élus de sa formation au Parlement lors de son enlèvement.
Dans ces images qui durent quelques secondes, le captif, qui a finalement été libéré après quelque quatre heures, fait face à ses ravisseurs lui demandant de faire une déclaration solennelle, demandant aux parlementaires de son parti de démissionner en bloc de l’Assemblée nationale et du Sénat.
«Je ne peux pas leur demander de rentrer parce que, s’ils le font, je ne pourrai plus parler comme je le fais en ce moment. Ils me donnent une tribune pour m’exprimer, les députés et les sénateurs », argue-t-il, face aux activistes sécessionnistes.
Le leader du SDF, depuis sa libération, ne s’est pas officiellement exprimé sur les circonstances de son enlèvement, son parti promettant « une déclaration » sur le sujet.
La crise anglophone, débutée en octobre 2016 avec des revendications corporatistes d’avocats et d’enseignants, a, rappelle-t-on, fini par dégénérer en lutte armée pour l’indépendance des régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, un conflit qui a déjà fait des dizaines de morts dont de nombreux civils, séparatistes et éléments des forces de défense et de sécurité, obligeant également des milliers d’autres résidents à prendre le chemin de l’exil vers le Nigeria ou à se déplacer l’intérieur du Cameroun.