Les Camerounais s’apprêtent à subir une nouvelle hausse des prix à la pompe en 2025. Sous la pression du Fonds monétaire international, le gouvernement envisage de réduire davantage les subventions aux carburants, une mesure qui devrait inévitablement se répercuter sur le coût de la vie. Face à la pression internationale, le Cameroun n’a d’autre choix que de réduire à nouveau les subventions aux carburants, conformément aux directives du FMI. Cette troisième baisse en quelques mois illustre la dépendance croissante du pays aux recommandations des bailleurs de fonds.
La dernière mesure réduirait les subventions de plus de 90 %, passant de 263 milliards de francs CFA (424 millions de dollars) à 15 milliards de francs CFA (24 millions de dollars), selon un projet de loi de finances pour 2025 présenté dimanche. Cette décision pourrait plaire aux investisseurs, qui réclament depuis longtemps des réformes, mais elle rencontrera une opposition de la part des consommateurs déjà confrontés à une augmentation du coût de la vie au Cameroun.
Dans une déclaration, Jean Cedric Kouam, directeur des affaires économiques à l’Institut Nkafu a soutenu que l’augmentation des prix des carburants pourrait accentuer les pressions inflationnistes à court terme mais pourrait offrir des avantages à long terme.
« Bien que la réduction des subventions aux carburants puisse poser des défis à court terme pour les consommateurs et les entreprises, elle pourrait également apporter des avantages à long terme en permettant au gouvernement d’utiliser les ressources de manière plus efficace et en promouvant des pratiques de consommation énergétique plus durables », a déclaré Kouam à Reuters lundi.
Face à la flambée des prix des carburants l’année dernière, le gouvernement a mis en œuvre un ensemble de mesures d’accompagnement, notamment une revalorisation des salaires des fonctionnaires, une augmentation du salaire minimum interprofessionnel garanti (SMIG) et un encadrement du prix du gaz domestique. Si ces initiatives ont permis d’amortir le choc initial, l’incertitude demeure quant aux mesures additionnelles qui pourraient être déployées pour faire face à une éventuelle nouvelle hausse des prix en 2025.