Les leaders de la contestation anglophone vont encore rester en prison. Mercredi 7 juin, la juge du tribunal militaire de Yaoundé a rejeté leur demande de mise en liberté provisoire.
L’avocat Felix Nkongho Agbor, le professeur Fontem Neba, l’animateur radio Mancho Bibixy, alias BBC, ainsi que 24 jeunes emprisonnés depuis plus de six mois, vont encore rester en détention à Yaoundé en attendant leur procès pour terrorisme, rébellion, crime et délits d’opinion pourtant le 24 mai dernier, le ministère public ne s’est pas opposé à cette éventualité. Les trois leaders de la contestation anglophone avaient plaidé non coupable et leurs avocats espéraient obtenir leur libération provisoire.
La juge a estimé que la demande soumise par les avocats était illégale, car l’article 224 du Code de procédure pénale interdit la remise en liberté sous caution lorsque les accusés encourent la peine de mort ou l’emprisonnement à vie.
« Le tribunal s’est prononcé sur une demande qui ne lui a pas été faite », s’étonne Claude Assira, avocat des leaders anglophones. « Nous avions demandé la remise en liberté simple, qui ne souffre d’aucune restriction, et non la remise en liberté sous caution », explique-t-il.
La prochaine audience du procès doit se tenir le 29 juin. La défense des accusés pourrait à cette occasion déposer une nouvelle demande de remise en liberté. « Il nous reste trois semaines pour étudier les options », confie Claude Assira.
Depuis dimanche 4 juin, l’animateur radio Mancho Bibixy a débuté une grève de la faim. « Il est apparu très affaibli au tribunal. Il avait de la peine à marcher », assure un journaliste présent au tribunal militaire.