Ce jeudi lors d’un point de presse à Yaoundé, le ministre de l’administration territoriale a accusé des ONG de se servir de la crise anglophone pour arnaquer les Nations Unies et les bailleurs de fonds internationaux.
La sortie du ministre deux jours après celle de son confrère du ministère de la communication, intervient après le rapport annuel publié en mars 2019 par l’ONG de défense des droits de l’Homme, Human Rights Watch (HRC) qui relaie des chiffres alarmants sur la crise en zone anglophone. «En novembre, les Nations Unies ont estimé à plus de 244 000 le nombre de civils déplacés dans l’Extrême-Nord et à 437 500 dans les régions anglophones du Nord-Ouest et du Sud-Ouest. Environ 32 600 Camerounais se sont réfugiés au Nigeria», lit-on dans ce volumineux rapport.
En réaction Paul Atanga Nji estime qu’il s’agit de Fake news. «J’ai lu, il n’y a pas longtemps un rapport, qui faisait état de plus de 400 000 déplacés internes au Cameroun. Je voudrais dire que c’est faux. C’est un Fake news», déclare le ministre de l’Administration Territoriale (MINAT) qui soutient que des organismes de ce genre essayent de faire de la crise anglophone leur fonds de commerce en trompant les Nations unies. «Les organismes qui distillent ces informations veulent se servir de la situation du Nord-Ouest et du Sud-Ouest pour en faire un fonds de commerce. Ça veut dire qu’on demande aux bailleurs de donner par exemple 50 millions d’euros pour le Nord-Ouest et le Sud-Ouest alors qu’ils savent qu’en réalité, les besoins se chiffrent seulement à 10 millions d’euros», affirme le MINAT.
Pour s’opposer à ces chiffres, Paul Atanga Nji déclare que «Le Cameroun ne compte qu’environ 152 000 déplacés internes dans les deux régions (Nord-Ouest et Sud-Ouest) et environ 6000 dans les trois autres régions à savoir le Centre, l’Ouest et le Littoral».