Le mariage coutumier est désormais reconnu au Cameroun. Le président de la République a donné une force de loi à cette procédure très respectée au pays. Désormais le législateur accorde de fait la retranscription de cet acte dans les registres d’État Civil. La nouvelle loi établit que « le mariage coutumier équivaut désormais au mariage civil ».
D’après les dispositions de cette nouvelle loi, le mariage coutumier doit être déclaré auprès de l’officier d’état civil du lieu de naissance ou de résidence des époux, ou encore du lieu de célébration du mariage. Cette formalité permet ainsi d’assurer la reconnaissance officielle de l’union et de garantir les droits des conjoints.
Par ailleurs, la loi stipule qu’une femme ne peut être dotée plusieurs fois sans que la première dot ne soit annulée. Cette mesure vise donc à prévenir les abus et à clarifier le statut matrimonial des individus, renforçant ainsi la protection des droits des femmes dans le cadre des unions coutumières.
La protection des droits de la femme
Dans le contexte social camerounais, le mariage coutumier est une tradition dans la majorité des ethnies peuplant le triangle national. Il a été consacré par les ancêtres en tant que base de bénédiction de l’union entre deux êtres. Cet acte était longtemps resté en arrière plan.
Cette nouvelle législation marque donc un tournant historique dans la protection des droits des femmes au Cameroun. Jusqu’à présent, de nombreuses épouses, bien que traditionnellement mariées selon les rites coutumiers, se trouvaient dans une situation précaire sur le plan juridique, particulièrement en matière de succession après le décès de leur conjoint.
La reconnaissance officielle du mariage traditionnel vient combler un vide juridique qui a longtemps pénalisé les femmes dotées. Cette avancée législative devrait notamment mettre fin aux situations où des veuves se voyaient privées de leurs droits successoraux, faute de reconnaissance légale de leur union.
Cette réforme s’inscrit dans une dynamique de modernisation du droit camerounais, tout en préservant les valeurs traditionnelles profondément ancrées dans la société. Elle représente un compromis entre le droit moderne et les pratiques coutumières qui régissent encore largement la vie sociale au Cameroun.