En date du 31 octobre 2019, le chef de l’État camerounais Paul Biya a parafé, voie de décret, la Charte africaine des valeurs et des principes de la décentralisation, de la gouvernance locale et du développement local, a constaté lebledparle.com.
En effet, cette charte a pour objectif, non seulement de promouvoir la décentralisation, la gouvernance locale et le développement local en Afrique, mais aussi, et surtout de soutenir la gouvernance et la démocratie locales, en mobilisant des ressources pour assurer le développement économique.
D’abord instituée par la Constitution du 18 janvier 1996 avant d’être adoptée en juin 2014 à Malabo, en Guinée Équatoriale. Elle stipule que la décentralisation et la gouvernance locale doivent s’implémenter dans le respect de l’équité, de l’égalité, du respect des droits de l’homme et de la tolérance.
Cette charte africaine arrive dans un contexte où le sujet de la gouvernance locale a fait l’objet de sérieuses discussions pendant le Grand dialogue national (GDN) tenu du 30 septembre au 4 octobre 2019, sous l’initiative du président de la République.
Parmi les points essentiels ayant retenu l’attention des pouvoirs publics dans ces assises qui ont connu leur terme son terme le 4 octobre 2019, la mise en place d’une décentralisation plus efficace, l’octroi d’un statut spécial aux zones anglophones, la mise en place effective des régions telle que prévue par la Loi fondamentale, mais aussi la suppression du poste de délégué du gouvernement en vigueur dans les grandes agglomérations.
Seulement, plusieurs observateurs de l’opposition et même de la société civile redoutent que celle-ci ne se pas matérialisée sur le terrain, par transfert total de compétences et de ressources aux Collectivités territoriales décentralisées (CTD).
Les mairies continuent de reprocher à l’État central de leur fournir des ressources insuffisantes et de leur imposer unilatéralement l’exécution de plusieurs projets ne reflétant pas les besoins urgents des populations. Mais aussi, de débloquer tardivement les financements. Quoi qu’il en soit, le volume des ressources d’investissement public transféré aux CTD a augmenté au Cameroun.
Selon le journal EcoMatin, le volume des ressources d’investissement public transféré aux CTD a augmenté au Cameroun a atteint au cours de l’exercice 2019, « 91,4 milliards de FCFA, soit une augmentation de 53,4 % par rapport à l’année dernière. Selon des sources gouvernementales, 36 milliards de FCFA ont été répartis en parts égales à 360 communes, soit 100 millions de FCFA alloués à chacune, dans le cadre de la dotation générale à la décentralisation. Sur le volet des investissements, 55,4 milliards de FCFA ont été transférés sous forme de dotations aux communes et aux communautés urbaines ».