Selon la correspondance signée du Secrétaire général à la présidence de la République Ferdinand Ngoh Ngoh, adressée au directeur du port autonome de de Douala (PAD), leblebparle.com constate que le président de la République a instruit le directeur du PAD d’attendre les conclusions définitives de l’affaire qui oppose le groupe Bolloré au Port autonome de Douala devant les juridictions camerounaises.
« J’ai l’honneur de vous demander de bien vouloir suspendre les travaux de finalisation des termes du contrat de concession, ensemble ses annexes, avec la société Terminal Investment ltd, adjudicataire provisoire de la concession des activités de rénovation, de modernisation, d’exploitation et de maintenance du terminal à conteneurs du port de Douala-Bonabéri… », écrit Ferdinand Ngoh Ngoh à Cyrus Ngoh.
D’après ce document confidentiel qui arrivé à notre rédaction, le président Paul Biya demande d’attendre « les conclusions définitives de l’affaire société APM Terminals BV et Bolloré SA contre Port autonome de Douala, pendante au tribunal administratif du Littoral à Douala, et portant sur la requête aux fins de sursis à l’exécution de la décision n° 0006219/DG/PAD du 8 janvier 2019 ». C’est à cette date, faut-il le souligner, que le PAD avait décidé d’exclure Douala International Terminal (DIT), filiale du consortium Bolloré-APMT, de la course au renouvellement de la concession de cette infrastructure portuaire. Le groupe Bolloré s’en était remis aux juridictions compétentes, qui ont demandé au PAD de surseoir à la procédure en attendant la décision finale. Ce qui n’a pas été fait par l’autorité portuaire, puisqu’au cours des dernières semaines, la concession a temporairement été adjugée à TIL.
L’intervention Paul Biya arrive au moment où Jean-Yves Le Drian, ministre français des Affaires étrangères est en terre camerounaise. Il a été reçu en audience par Paul Biya mercredi 23 octobre 2019. Cette décision in extremis, donne à penser la France a jouer sa carte dans l’affaire.
Il faut également rappeler qu’Emmanuel Macron et Paul Biya ont eu un entretien récemment à Lyon, en marge d’une importante rencontre du Fonds mondial de lutte contre la Sida, le paludisme et la tuberculose.