D’après le Groupement interpatronal du Cameroun, une telle proportion peut expliquer dans une certaine mesure la faible performance des unités de production
Le faible niveau scolaire des chefs d’entreprises au Cameroun. C’est l’une des informations majeures contenues dans les termes de référence de la première session de l’Université du Gicam qui va se dérouler du 1er au 3 juin 2012, à Douala. «Les entreprises camerounaises sont lourdement caractérisées par le niveau de formation faible de leurs dirigeants », peut-on lire dans ce document qui, en réalité, s’inspire des données statistiques de l’Institut national de la statistique (Ins).
On apprend ainsi que 44,2% des chefs d’entreprises camerounais ont au maximum le diplôme de l’enseignement primaire, dont 14% sans aucun diplôme. Ce diplôme reste au Cameroun le célèbre Certificat d’études primaires et élémentaires (Cepe), rebaptisé il y a quelques années, Cep, Certificat d’études primaires. Par décence, l’étude ne cite pas les noms. Mais, les Camerounais attentifs peuvent en deviner de qui s’agit-il exactement. « L’importance d’une telle proportion interroge assurément la qualité des dirigeants des entreprises camerounaises et peut expliquer dans une certaine mesure la faible performance des unités de production », écrit le Gicam.
En matière d’emplois, on apprend que les chefs d’entreprises sans diplômes dirigent 15,5% des entreprises, mais n’emploient que 6,8% des effectifs totaux. Les diplômés de l’enseignement primaire dirigent 28,7% des entreprises, mais n’emploient que 13,3% des travailleurs. Ceux de l’enseignement secondaire représentent 38,2% des chefs d’entreprises et emploient 24,4% des effectifs. En revanche, les diplômés de l’enseignement supérieur emploient 37,1% de l’ensemble des travailleurs, alors qu’ils ne dirigent que 12,8% des entreprises.