Dans un communiqué officiel publié par l’entreprise, les responsables contestent leur culpabilité dans l’accident ferroviaire d’Eséka du 21 octobre 2016, prononcée par le Tribunal de première instance d’Eséka.
Ce mercredi 26 septembre 2018, le Juge du TPI d’Eséka a condamné Camrail, filiale de Bolloré Africa Logistics (BAL), « pour homicide, blessures involontaires et activités dangereuses », comme l’a rapporté Lebledparle.com. Quelques heures après le verdict, la direction de cette société n’accepte pas cette décision judiciaire et dénonce « l’absence de toute expertise qualifiée et compétente, qui devait permettre d’établir de manière objective les véritables causes de ce tragique accident, et de les circonscrire définitivement afin de sécuriser davantage le chemin de fer camerounais ».
D’après ce communiqué, même le personnel du concessionnaire du chemin de fer camerounais trouve incompréhensible la décision judiciaire sur la base des allégations des anciens employés qui n’ont pas l’expertise avérée. « Camrail et ses 1600 collaborateurs manifestent leur totale incompréhension devant une décision manifestement fondée sur la seule appréciation de quelques anciens salariés non spécialistes, non assermentés, déclarés experts, et par ailleurs en procédure judiciaire pour motifs personnels contre Camrail, depuis 10 ans », indique une fois de plus le communiqué.
Bien plus, Camrail conteste cette décision parce qu’elle « n’apporte pas d’explication claire aux causes réelles du déraillement du train 152 qui avait subi toutes les procédures de contrôle et de sécurité prévus par la règlementation, comme cela a été démontré lors des audiences », poursuit le top management de Camrail en soulignant qu’« Il est par ailleurs étonnant qu’à aucun moment les débats ne se soient intéressés aux circonstances particulières ayant marqué cette terrible journée ».
Le communiqué n’apporte pas de précision sur la possibilité de faire appel, face à la décision de justice. Peut-être, Camrail attend le délibéré de cette affaire en termes de peines infligées pour éventuellement interjeter appel. Cependant l’entreprise poursuit le processus d’indemnisation des victimes. À ce jour plus de 90 % des familles et ayants droits ont été indemnisés.