L’obtention d’une Carte nationale d’identité au pays de Paul Biya est un véritable chemin de croix. Les citoyens peuvent passer une année entière voire deux ou même trois sans pouvoir rentrer en possession de leur pièce d’identification. Pour autant, la rudesse des Forces de sécurité reste intacte lorsqu’il s’agit d’interpeller les Camerounais pour défaut de CNI. Une situation qui déplaît fortement au président du PURS.
Dans une publication partagée sur le réseau social Facebook le mardi 30 juin 2020, Serge Espoir Matomba s’est montré outré par le sort récemment infligé par certains compatriotes pour défaut de CNI. «Des images d’humiliations choquantes de plusieurs de nos compatriotes assis à même le sol pour défaut de présentation de la carte nationale d’identité défilent en boucle depuis quelques jours sur les réseaux sociaux, rappelant d’autres scénarios identiques et condamnables de nos forces de maintien de l’ordre. Et pourtant si ces événements ont un objectif sécuritaire pour prétexte, ils ne doivent aucunement favoriser le piétinement du droit des Hommes au respect et à la dignité si tant il est que nous prétendons être une démocratie».
« Bien plus, si certains compatriotes négligent encore la nécessité de se faire établir une carte nationale d’identité, comment comprendre que de nombreux autres en soient à leur troisième année à se contenter d’un récépissé dont on prolonge tout le temps le délai d’expiration à cause de la délivrance non effective de l’original de cette pièce capitale pour diverses transactions ?». Se questionne l’homme politique, avant de demander la résiliation du contrat de la structure chargée de la réalisation des CNI.
«Est-il normal qu’un domaine de souveraineté aussi sensible que celui de notre sécurité et de notre nationalité soit confié à des entreprises étrangères ? Qu’est-ce qui empêche la résiliation du contrat si les résultats ne peuvent plus être atteints au point que de milliers de nos compatriotes se retrouvent à attendre des années durant pour se faire remettre leur pièce originale ? Comment expliquer que cela dure si longtemps lorsque les établissements scolaires parviennent à délivrer des cartes scolaires informatisées à leurs élèves en des temps records?». Poursuit le candidat à la dernière élection présidentielle.
« Il y a en tout cas urgence ! L’urgence de corriger et de mettre un terme à ces dysfonctionnements qui n’honorent pas un État comme le nôtre. Les décideurs concernés par ce dossier doivent prendre leur responsabilité ou démissionner en cas d’incapacité. Notre pays ne plus se permettre des dérives et des manquements de cette nature avec toutes les compétences internes et externes qu’il regorge. Ce supplice doit s’arrêter !». Conclut-il.