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Cameroun : Sismondi Barlev Bidjocka écrit à Marafa Hamidou Yaya

sismondi barlev 670

Le 18 juillet 2020, le journaliste et promoteur de RIS radio a écrit une lettre dans laquelle il s’attaque à l’ancien ministre de l’administration territoriale, aujourd’hui incarcéré dans le cadre de la lutte contre la corruption au Cameroun. il exprime sa déception par rapport à l’homme politique.


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Sismondi Barlev Bidjocka – capture photo

Lebledparle.com vous propose l’intégralité de la lettre.

Lettre ouverte  à Monsieur le Ministre d’état Marafa Hamidou  Yaya.

Monsieur le ministre

Comment allez-vous ? Je n’imagine pas au top mais ça peut aller !

En 2012 lorsque vous êtes interpellé pour ce qu’on sait, je vous observe durant des semaines, et un déclic se produit provoquant une induction positive, qui me fit balayer le reste des casseroles trainé avec le régime du moment. J’ai cru et peut-être je continu de croire à votre vision de ce Cameroun qui vient. Chaque fois que je lisais vos lettres comme on les appelait, j’étais aux anges, je jubilais en me disant, enfin une personnalité capable de relever le défi. Je me rappelle des premières audiences de votre procès. J’avais mobilisé les jeunes du rassemblement de la jeunesse Camerounaise pour vous  soutenir, et nous vous applaudissions avec conviction. Je garde sur moi une image où on vous voit sortir du palais de justice, des documents en mais surtout de la foule qui vous tend la main, chacun voulant vous serrer la main; dans leur regards on pouvait lire l’espoir personnifié…Bref, nous avions des raisons d’y croire, de bonnes raisons, à savoir votre philosophie de l’avenir bâtie sur la jeunesse.

De 2012 à 2020, huit ans ont passées, emportant avec elles des triomphes ruinés, des déceptions marquées, des regards ternes, et des espoirs envolés.

Au-delà de cette philosophie de votre politique, nous observions l’homme que vous êtes; sans vous connaitre nous avions misé sur votre sens de l’humanité, et le souci de son prochain; je crois que c’est là où nous avons trébuché. J’ai encore sur mon blog, un post daté du 21 octobre 2012, où on pouvait lire entre autre ceci:

Pour approfondir :   6 novembre 1982 – 6 novembre 2024 : « 42 ans de torture » – Aristide Mono

 » Mourir Pour Marafa Hamidou Yaya

Marafa a-t-il participé aux dérives du renouveau ? OUI

Marafa a-t-il interdit les réunions des jeunes ? OUI

MARAFA a-t-il travaillé avec Paul Biya ? OUI

Marafa a-t-il fait les élections pour Paul Biya ? OUI

Faut-Il Quand Même Mourir Pour Marafa ? OUI »

Dans un environnement  évanescent  avec un régime quelque peu frileux, nous avons pris tous les risques. Ce jour-là je reçu au moins une centaine de menaces. Mais je n’en avais cure.

J’ai assisté à toutes les audiences jusqu’au verdict. J’ai rendu compte au public de toutes les audiences, j’allais même jusqu’à les reproduire en intégralité. Je dormais à peine. Mais c’était le prix à payer pour une conviction.

Je me souviens de la seule fois où je vous ai serré la main au tribunal; j’étais si heureux qu’on avait l’impression de m’avoir dopé.

Mais un leader c’est, un vrai leader, c’est celui qui se souci de son prochain, mais votre égocentrisme est tel que vous ne pensiez qu’à vous, et pas à ceux qui voulaient faire de vous un avenir pour eux. Egocentrique, égoïste, et dédaigneux, et machiavélique, nous découvrions finalement le vrai Ministre d’état Marafa Hamidou Yaya, à l’image même du régime qu’il a servi et continu de servir malgré sa condamnation; la preuve, il est toujours membre du bureau politique du parti au pouvoir RDPC. Pour moi ce qui compte pour un homme politique c’est l’échelle de sa dimension humaine

Que faire ? Comment dire à ces milliers de jeunes que nous avons choisis le mauvais cheval ?  Je rédigeais ma démission  à la tête du rassemblement de la jeunesse Camerounaise comme RJC, mais le bureau et les délégués des dix régions refusèrent m’accordant leur confiance.

Pour approfondir :   [Point de vue] Tu croqueras à la sueur de ton front

Pendant ce temps, vous étiez concentré  sur les personnes qui servaient   vos ambitions, notamment les éditions du SHABEL et son directeur, mais aussi beaucoup d’autres qui pour vous pouvaient construire votre idéal. Nous n’étions rien, juste une masse, la plèbe qui pouvait se sacrifier pour  vous. Nombre d’entre nous ont été interpellés, mais nous nous sommes battus tous seuls comme des grands pour en sortir.

Dans aucune de vos lettres, vous ne prenez les nouvelles de personne, même pas un remerciement. et je ne parle pas de ce jeune drépanocytaire presque fanatique comme nous tous, décédé à la suite d’une bousculade au palais de justice. Je comprends maintenant ce que c’est que la politique de certains collaborateurs du Président Biya;

Vous nous avez déçus. Vous êtes resté froid, indifférent, inhumain. Même en vous accordant la circonstance favorable, l’image reste floue.

Personne ne vous en veut, après tout, vous n’aviez rien demandé à personne ! Seules nos convictions nous guidaient.

Je ne renie pas mes convictions, j’y tiens toujours! Mais l’homme que j’ai découvert …NON !

Monsieur le Ministre d’état je vous souhaite bonne chance pour la suite de vos ambitions politiques; et si ça ne dépendait que de moi, je demanderais à Dieu de veiller sur vous, mais c’est un si grande responsabilité qui ne revient qu’au créateur.


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