Pris en sandwich par huit hommes en tenue qui l’ont accusé d’être de mèches avec les combattants séparatistes, Jean Fai Mbungong a retracé les faits au microphone d’Equinoxe TV dans son édition du 20h de ce mercredi 17 février 2021.
Samedi le 13 février 2021, une vidéo effroyable a parcouru les réseaux sociaux, montrant des hommes en tenue en train de molester un homme qu’ils tenaient pour « un relais criminel et terroriste local ».
Vérifications faites par le MINDEF, il s’agissait plutôt d’une exaction commise huit éléments des forces de l’Ordre et de Sécurité dont, deux militaires, deux gendarmes et quatre policiers sur le nommé Jean Fai Mbungong à Ndu dans la région du Nord-Ouest.
Au cours de la rude étape de violence malgré les cris d’innocence de la victime, cette dernière est rentrée dans le coma et ne s’est réveillée que dans une formation hospitalière.
Témoignage poignant
C’est après être sorti de l’hôpital qu’il a accepté volontiers de se confier à Equinoxe TV, malgré les séquelles des sévices corporels qu’il traine.
« Je suis allé rendre visite à ma tante proche du marché. Dès que j’ai toqué la maison de ma tante, j’ai trouvé les soldats à côté de la maison de son voisin. Ils m’ont interpellé, m’accusant d’être Ambaboy, j’ai nié ces accusations mais ils ne m’ont pas cru. Ils se sont mis à me tabasser, ils m’ont copieusement molesté. C’est là où ils m’ont interpellé jusqu’à la commune. Les décoctions que j’avais étaient destinées au traitement de la toux et du mal d’estomac. Il y avait une grande quantité que j’allais donner à un malade et l’autre que moi-même j’allais consommer. C’est pour cela que j’ai accepté de gouter à cette décoction quand ils m’ont harcelé de le faire. Concernant les deux cartes d’identité retrouvées sur moi, l’une m’appartenait, l’autre appartenait à mon défunt père. Je devais faire établir l’acte de décès… », a traduit le confrère, les propos de Jean Fai Mbungong ce jour.