L’ancien attaquant des Lions indomptables du Cameroun a tancé les auteurs des actes du tribalisme qui tend à s’ériger en norme ces dernières années dans la société.
Depuis la période post-électorale de la présidentielle du 7 octobre 2018, les réseaux sociaux inondent de discours à la limite haineux, basés sur l’appartenance ethnique de telle ou telle autre personne.
Un fait qui devient d’autant plus inquiétant que certains confondent le monde virtuel à la vie au quotidien. Des comportements qui n’émeuvent point l’ancienne star du football. Tchoutang Bernard s’en offusqué au cours live Session diffusée sur la page Facebook d’Afrik-Sport.
Origines de Tchoutang Bernard
Pour l’ancien coéquipier de Rigobert Song, le tribalisme ne fait pas partie de son vocabulaire. Pour preuve, il assume le nom par lequel il est conuu et qui a une résonnance de l’Ouest Cameroun pourtant, il n’y est pas originaire : « Mon nom de famille, ce n’est pas Tchoutang. Beaucoup de gens ne le savent pas. Mon nom de famille c’est Yoho. Yoho David c’est le nom de mon père. Mes grands frères s’appellent Yoho, mon petit frère s’appelle Yoho. Moi, je suis le seul qui s’appelle Tchoutang. Mais mon père a fait comme on fait souvent en Afrique. On choisit le nom d’un voisin, d’un cousin… Moi, on m’a donné le nom du chef du village. Le chef de Kondjock chez moi à Yabassi : Tchoutang. Parmi les neuf enfants que mon père avait, je suis le seul qui porte le nom Tchoutang. Tous les autres c’est Yoho. Beaucoup vont certainement dire que ce n’est pas possible que Bernard Tchoutang ne soit pas Bamiléké. Je suis Yabassien-Kondjock, je suis fier qu’on me prenne pour un Bamiléké, tellement fier. J’aurais été fier qu’on me prenne pour un Béti ou un tel. Ma fiancée est de l’Est. Dans vos familles, il y a beaucoup qui sont mariés aux femmes Bassa, aux femmes Béti et qui sont Bamiléké. Il y a beaucoup de Béti qui sont mariés aux femmes Bamiléké. Vous allez faire comment ? Maintenant, vous êtes en train de vous tirer dessus, de vous invectiver, de vous envoyer tous les mots du monde. Vous allez faire quoi quand ça va se calmer et qu’il faudrait que vous vous regardiez dans les yeux pour vivre ensemble. Vous allez faire comment alors que vous vous êtes dit toutes les choses les plus méchantes du monde. Donc s’il vous plait, arrêtons », a-t-il déclaré la star.
Non au tribalisme !
Après avoir réitéré son identité, Tchoutang Bernard attire l’attention du bas peuple qui semble tomber sous le piège de l’adage; quand les éléphants se battent, ce sont les herbes qui empatissent, en leur démontrant les méfaits du fléau qu’il déplore.
« Comme je vous l’ai dit mon papa est Yabassien-Kondjock, ma maman Doumbe est Yigui-Douala. La deuxième femme de mon père est Bassa de Songmandeng. Aujourd’hui, je vais choisir qui et laisser qui ? Dans vos familles, il y a tellement de cas comme le mien. Vous allez faire comment ? Donc s’il vous plait, la politique, ces gens qui mettent les costumes, ils vont à l’assemblée, ils font semblant là, leurs familles vivent bien, ceux qui les supportent vivent bien avec eux. Et vous, le petit peuple-là, vous vous insultez, vous vous tuez, vous faites des choses. Donc je vous supplie d’arrêter de vous faire du tort. Ceux qui réclament le changement, c’est leur droit. Ceux qui réclament le statu quo, c’est leur droit mais je pense qu’ils se trompent parce que vous voyez un peu partout en Afrique. Nous tous, on voyage. Nous devrions avancer parce qu’on a la qualité, l’intelligence. Tous les enfants camerounais sont intelligents », a conclu le joueur sur ce point.