Le Pr Fabien Eboussi Boulaga entame cette semaine son dernier voyage pour l’éternité. The Muntu Institute (TMI) a organisé deux jours de conférence hommage à l’illustre intellectuel qui a quitté le monde le samedi 13 octobre 2018 de suite de maladie.
Nous respectons les morts et nous ne voulons n’ont plus hiérarchisé la mort, mais le départ de cet éminent Philosophe n’a pas la même résonnance comme le départ de bien d’autres camerounais. C’est un homme de sciences qui a œuvré pour le développement cognitif de l’Afrique en général et du Cameroun en particulier qui s’en est allé. Et nous rejoignons dans ce sillage Franklin Boukaka, poète engagé du Congo-Brazzaville, qui confiait dans “Les Immortels”, sa chanson culte sortie en 1967 que « Tout homme doit mourir un jour mais toutes les morts n’ont pas la même signification ».
Nous avons également coutume de dire qu’il important de rendre hommage à quelqu’un de son vivant, mais il y a lieu de dire qu’on ne perd rien à le faire pour pérenniser la mémoire du disparu en disant aux autres ce qu’il a été de son passage terrestre. C’est dans cette optique que The Muntu Institute a initié ces deux jours de conférence hommage au Pr Eboussi Boulaga. Les relations humaines ne sont pas toujours les mêmes, ou n’ayant pas toujours la même connotation, il a été question pour les panélistes de raconter leur moment physique ou intellectuel avec l’illustre disparu.
La première conférence hommage a eu lieu à la librairie des peuples noirs le lundi 22 octobre 2018 et la deuxième à la fondation Solomon Tandeng Muna le mardi 23 octobre 2018. Le premier jour de la conférence, il y a eu 4 panels d’hommage. Le premier panel était constitué du Médecin Colonel à la retraite Amatakana, du Pr Charly Gabriel Mbock et de Valentin Siméon Zinga. Le Pr Emboussi Nyano, le Frère Philippe Azeufack et le Prof Estelle Kouokam ont constitué le deuxième panel. Les membres du troisième panel ont été le poète Jean-Claude Awono, le Père Renard et le Prof Joseph Owona Tsama. Le dernier panel a été constitué de Joseph Fumtim, du Pr Ambroise Kom et du Pr Mbele. Le deuxième jour de conférence, il y a eu deux panels d’intervenants. Jean Christian Bitang, Pr Leka Essomba et philosophe François xavier Akono ont meublé le premier panel. Le deuxième et dernier panel du jour a été constitué de Gérard Amougou, de Patrick Awondo, de Manga et Atock.
Au regard du profil en termes d’âge des intervenants des deux journées de conférence, nous notons que les conférenciers du premier jour étaient ceux qui ont connu quasiment tous le défunt Eboussi Boulaga Fabien, bien avant les années 90 et jusqu’en 2000 et les acteurs de la deuxième journée de conférence étaient relativement jeune et qu’ils ont connu pour la plupart le Pr Eboussi dans les années 2000.
De toutes les interventions l’on ne retient que le Pr Fabien Eboussi Boulaga était un homme sobre, sociable et intellectuel libre.
Sur le plan intellectuel
C’était un philosophe accompli, qui a encadré sur le plan scientifique beaucoup d’homme. « Mon premier moment avec Eboussi Boulaga est méthodologique. J’ai appris à déconstruire et reconstruire », dixit François xavier Akono. La revue Terroir fondée par Fabien Eboussi Boulaga a permis à beaucoup de jeune de s’affirmer intellectuellement.
Sur le plan social
Sa sobriété se répercutait également sur le plan social. Toujours en perpétuelle interrogation sur les précarités sociales. « Fabien Eboussi Boulaga, était un homme travailleur », déclare Gérard Amougou pendant son allocution d’hommage. Il a contribué à l’essor cognitif des jeunes de sa localité, avec la création d’un CES à Bokito. L’on apprend qu’il était aussi un agriculteur. En un mot comme en plusieurs, Sylvain Atock affirme que « Fabien Eboussi Boulaga est celui qu’on devrait adopter pour modèle ».