Trois évêques de la zone anglophone du Cameroun, vont comparaitre devant un tribunal de Bamenda le vendredi 21 avril prochain pour leur rôle éventuel dans la grève des écoles anglophones.
C’est en pleine semaine sainte, que la citation directe est tombée, Six personnalités catholiques, dont trois évêques, sont donc attendues, ce vendredi 21 avril, au tribunal de première instance de Bamenda pour leur éventuelle implication dans la grève des écoles anglophones. Les parties civiles (un groupe de parents) reprochent aux prélats et à trois directeurs d’établissement catholiques de ne pas être intervenus pour demander aux parents d’envoyer leurs enfants en classe.
« Les évêques font valoir de leur côté qu’ils n’ont jamais fermé les écoles en tant que tel malgré l’absence des professeurs », apprend-on de RFI. Leur avocat, maître Richard Nde, assure que les évêques n’ont rien à se reprocher : « Le procès pour moi est un peu politique parce qu’au fond on a rien dans nos dossiers. Il n’y a rien de concret. Il n’y a que l’intérêt de l’argent et l’aspect politique (…). »
Pour rappel, en février dernier, la conférence épiscopale de la province de Bamenda avait souligné, dans un communiqué, que cet arrêt de travail était symptomatique d’une profonde crise « sociopolitique ». Les évêques avaient alors soutenu que les arrestations, la torture et la fermeture d’internet avaient aggravé la situation.
Cette comparution, en justice des évêques anglophones, a lieu quelques jours après que le président Paul Biya a été reçu, le mois dernier, par le pape au Vatican. Les plaignants réclament donc 150 milliards de francs CFA de dommages et intérêts. Cette convocation ou « citation directe » s’inscrit dans la crise qui secoue le Cameroun anglophone depuis plusieurs mois.