Objet : Demande d’ouverture d’une enquête judiciaire — Nos refs : 029/05-08-PR
Monsieur le Ministre
Des informations, confirmées par des sources officielles à Ankara, font état de la mort le 31 décembre dernier en Turquie d’une Camerounaise, la nommée Nancy Tamfu .
Nancy Tamfu , 35 ans, vivait en Turquie depuis quelques années. Elle avait demandé le statut de réfugié auprès des autorités compétentes turques. Sa requête avait été rejetée quelques temps après. Laissée libre, elle vivait en Turquie où aucun fait de délinquance ne lui était reproché selon des témoignages concordant.
La police avait interpellé en août 2014 et placé la Camerounaise enceinte au centre fermé d’Izmir. Depuis lors, elle était logé dans une pièce située au sous-sol de ce centre. Ses avocats avaient entrepris des démarches aux fins de suspendre la procédure d’expulsion.
Selon, l’association des avocats contemporains, une association qui défendait l’infortunée, elle a accouché dans ledit centre et maintenu dans cet endroit en dépit d’un état de santé précaire. Cette association a même dénoncé les conditions dans lesquelles elle était détenue
Toujours selon la même source, souffrante d’une tuberculose, elle n’a pas pu recevoir à temps les traitements requis. Les responsables du Centre de rapatriement ayant jugé qu’il n’était pas nécessaire de l’emmener à l’hôpital jusqu’à ce qu’on observe qu’elle n’arrivait plus à parler.
Monsieur le Ministre
La violence physique et morale exercée contre Mlle Nancy Tamfu par les responsables du centre fermé de demandeurs d’asile d’IZMIR et qui s’est soldée par son décès à l’hôpital, est contraire aux principes des droits de l’Homme tels que consignés dans la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme, ainsi que la Charte Européenne des Droits de l’Homme.
Le CODE (Collectif des Organisations Démocratiques et Patriotiques des Camerounais de la Diaspora) et toutes ces cellules opérationnelles en Afrique, souhaitons vous demander respectueusement d’ouvrir une enquête judiciaire pour :
- Déterminer les circonstances qui ont contribué à sa mort .
- Déterminer pourquoi elle n’a pas été soignée à temps puisque les médecins parlent d’une tuberculose chronique
- Déterminer l’échelle des responsabilités sur ce drame
- Punir les coupables
- Remettre son enfant désormais orphelin à sa famille car, se dernier se trouverait entre les mains de l’ Agence de protection de l’enfance
Dans l’espoir d’une réponse à notre requête, nous vous prions, M. le Ministre, de croire en l’assurance de notre parfaire considération
Fait à Bruxelles le 10 janvier 2015
Kadjie Elie
Président du CODE (Collectif des Organisations Démocratiques et Patriotiques des Camerounais de la Diaspora)