Dans une lettre ouverte adressée au Ministre d’Etat, Ministre de l’enseignement supérieure ce dimanche 19 mai 2019, Me Christian Bomo Ntimbane demande au Chancelier des ordres académiques de rétablir le Pr Jean Bahebeck dans ses droits au sujet de l’affaire qui les opposent.
Accusé d’insubordination et comportements violents, actes consécutifs d’attente à l’éthique, la dignité et la déontologie universitaires le Pr Jean Bahebeck a été suspendu pour 4 ans par une décision signée par le Pr Jacques Fame Ndongo le 03 Juin 2016.
L’enseignant de la Faculté de médecine et de sciences biomédicales (FSMB) a porté l’affaire en justice et la sentence est tombée le 6 septembre 2018. Le Tribunal a accordé un Sursis à exécution au Chirurgien qui avait contesté sa suspension de quatre ans suite à un Conseil de discipline orchestré et présidé par le Recteur de l’Université de Yaoundé I, le Pr Aurélien Sosso, alors que ce dernier était déjà poursuivi au pénal pour vol des travaux de cet enseignant.
« Considérant que toute décision administrative, qui inflige une sanction disciplinaire, doit énoncer les motifs propres et suffisants qui justifient la mesure prise contre l’agent public ; que cette motivation doit être aussi explicite et complète que possible … Considérant qu’en n’énonçant pas suffisamment les considérations de fait et de droit qui constituent le fondement de la décision, son auteur l’a privée de motivation et donc de base légal », peut-on lire dans l’Ordonnance no 156/OSE/CAB/PTA/YDE/2018, du Magistrat Anaba Mbo Alexandre.
Malgré la décision de justice, le Pr Jean Bahebeck n’a pas rétabli dans ses droits. Invité ce dimanche sur le plateau de Droit de réponse sur Equinoxe télévision, l’universitaire est revenu sur cette affaire et a dit qu’on ne peut pas d’unité nationale quand des administratifs décident de boycotter une décision de justice.
Me Christian Bomo Ntimbane qui a suivi ce programme a décidé d’adresser une lettre ouverte au Minesup de rétablir son collègue dans ses droits en respectant la décision de justice. « Monsieur le Ministre, la république solidaire, le vivre ensemble et la cohésion nationale dont votre parti le RDPC s’en approprie dans vos multiples interventions en tant que son communicateur se dédierait aux yeux du peuple camerounais du fait de voir une telle méprise dans le respect des institutions républicaine à savoir, notre justice. A cet effet, tous ces camerounais qui comme moi, luttons pour l’émergence d’un Cameroun, Etat de justice, véritable gage de l’unité nationale, vous saurons gré de rétablir dès le mardi 21 mai 2019, le professeur BAHEBECK dans ses droits », écrit l’Activiste de la justice et des libertés.
Si d’ici ce mardi 21 mai 2019, le Pr Bayebeck n’est pas rétabli dans ses droits qu’est-ce qui doit se passer ? La réponse à cette question d’ici mercredi. Affaire à suivre !
Ci-dessous, l’intégralité de la lettre de Me Christian Bomo Ntimbane.
LETTRE OUVERTE A MONSIEUR JACQUES FAME NDONGO, MINISTRE DE L’ENSEIGNEMENT SUPERIEUR AU SUJET DU TRAITEMENT INJUSTE INFLIGE AU PROFESSEUR DE MEDECINE BAHEBECK.
Monsieur le Ministre,
Au cours de l’émission dominicale, Droit de Réponse de la chaîne de télévision Equinoxe TV, le peuple camerounais a suivi avec beaucoup d’exaspération, le traitement injuste dont serait victime de votre part, le Professeur BAHEBECK, l’un des plus grands spécialistes de la science médicale des os que notre pays ait jamais connu.
En effet, cet éminent professeur de médecine qui a préféré s’établir au Cameroun alors que de nombreux grands hôpitaux à travers le monde aurait bien pu le recruter, a fait valoir qu’il a été suspendu administrativement pour une durée de 04 années par votre décision alors que la règlementation ne vous donne pas un tel pouvoir.
En un républicain, il a cru devoir saisir la justice de son pays pour que le droit soit dit, laquelle aurait suspendu ou annulé votre décision pour excès de pouvoir. Car il est du pouvoir de la justice administrative de sanctionner des actes d’autorités administratives, y compris les décrets présidentiels qui font grief aux personnes.
Le Professeur BAHEBECK indique que malgré l’existence de cette décision, vous aurez décidé de ne pas l’appliquer.
Monsieur le Ministre, la république solidaire, le vivre ensemble et la cohésion nationale dont votre parti le RDPC s’en approprie dans vos multiples interventions en tant que son communicateur se dédierait aux yeux du peuple camerounais du fait de voir une telle méprise dans le respect des institutions républicaine à savoir, notre justice.
A cet effet, tous ces camerounais qui comme moi, luttons pour l’émergence d’un Cameroun, Etat de justice, véritable gage de l’unité nationale, vous saurons gré de rétablir dès le mardi 21 mai 2019, le professeur BAHEBECK dans ses droits.
Christian NTIMBANE BOMO
Avocat
Activiste de la justice et des libertés.